« Le soir, les rues sinueuses de Matinombre résonnaient de rires, de cris et de musiques antagonistes, grouillaient de poivrots, de bagarreurs, de vendeurs, de putains, de vide-goussets, de pickpockets et de leurs rares et précieuses victimes ; tout ce monde-là se pressait, se poussait, se bousculait sous une chape de fumée, fleuve paresseux d’humanité en haillons et en pauvres nippes bariolées coulant entre deux rives de tavernes et de troquets, d’auberges et de lupanars interlopes — des bâtisses branlantes qui se soutenaient les unes les autres comme des vieux oncles blafards titubants, coiffés de galures en papier goudron. Et, les dominant de toute sa masse, cette immense enflure de ténèbre absolue que formaient le ventre et le flanc de Griaule, où pendouillait un rideau effrangé de lianes et d’épiphytes en chapelet, si bas qu’il en frôlait les toits, découpés en ombres chinoises sur le ciel d’un indigo luisant. »
Lucius Shepard fait paraître « L’Homme qui peignit le dragon Griaule » en 1984, récit qui introduit l’univers de Griaule, un monde préindustriel dans lequel un dragon titanesque a été pétrifié par un puissant sorcier voilà plusieurs millénaires. L’histoire d’un monstre immobile, enfermé en lui-même, en somme, mais qui n’en continue pas moins d’instiller son influence, une insidieuse corruption s’attaquant aussi bien aux hommes qu’à la nature…
Septembre 2011. Les éditions du Bélial’ publient Le Dragon Griaule, fort volume réunissant ce qui est alors l’ensemble des textes du « corpus Griaule », six longs récits. Deux ans plus tard, Lucius Shepard écrit Le Calice du Dragon, premier, et à ce jour, unique roman du cycle Griaule, la peinture d’une rivalité entre deux hommes, le fantasme de deux ambitions politiques s’affrontant dans un contexte de fantasy fascinant. Un roman proposé en exclusivité mondiale, à l’instar du recueil qui le précède.
Mots-clés
L’actu du livre
- Le Calice du dragon est disponible (25 mai 2013)
- Griaule revient... (26 avril 2013)
Revue de presse
« Mais ce qui fait toute la force du Calice du dragon réside dans ses qualités d’écriture. Shepard n’oublie jamais que ce qui structure un roman c’est avant tout sa narration. La réflexion, aussi fine et intelligente soit-elle, ne prend jamais le pas sur la fluidité du récit, sur le rythme quasiment hypnotique des mots et sur la richesse du vocabulaire, admirablement retranscrit en français par la traduction de Jean-Daniel Brèque. Superbement écrit, maîtrisé de bout en bout, Le Calice du dragon apporte à l’édifice de Griaule une nouvelle pierre, dont on aurait aimé qu’elle ne soit hélas pas la dernière ; mais à moins de découvrir des manuscrits cachés de l’auteur américain, il faudra bien se faire une raison. » Blogger in Fabula
Au final la magie de Griaule opère toujours dans ce Calice du Dragon et qu’on ne saurait que trop vous recommander. C’est un ouvrage de fantasy original et intelligent. Voici la preuve de la richesse de ce genre qui a encore beaucoup à dire. Et Lucius Shepard tout particulièrement... ActuSF
« Toujours en odeur de sainteté du côté des éditions du Bélial’, Lucius Shepard y fait paraître un nouveau roman, dont la trame s’inscrit dans la continuité de son désormais fameux cycle du « Dragon Griaule », bien qu’il ne constitue pas une suite directe de la superbe intégrale publiée il y a deux ans (Le Dragon Griaule, critiqué par votre serviteur), puisque les évènements qu’il relate se déroulent en parallèle de ceux évoqués dans les nouvelles. En voici le trailer. Jeune doctorant en médecine, Richard Rosacher voue une curiosité scientifique obsessionnelle au dragon Griaule, et plus particulièrement à son sang : un médium semblant contenir toutes les formes, aux motifs changeant, comme doué... » Bifrost
Le Calice du Dragon nous amène à l’ombre du dragon Griaule régnant insidieusement sur son entourage, nous plonge dans les intrigues commerciales, politiques et religieuses locales des décennies durant. Ce roman représente une nouvelle incursion dans cet univers si particulier, si prenant et faisant la part belle à l’imaginaire et au style de Lucius Shepard. Une preuve supplémentaire de son indiscutable talent... s’il en fallait encore ! Il figure au rang des voix les plus originales de l’imaginaire. Vous l’aurez compris, Le Calice du Dragon est une lecture des plus recommandables. Celle préalable du recueil Le Dragon Griaule n’est pas indispensable, mais les deux titres forment un tout de haute volée, aussi bien au niveau de l’histoire que de la présentation. La Yozone
Ce roman [Le Calice du Dragon], le seul du cycle, est une vraie réussite. S'il peut être lu indépendamment du reste des nouvelles concernant Griaule, je pense qu'il prend vraiment tous son sel pour celui qui à lu le premier recueil. Reflets de mes lectures