Avec cette novella, Loïc Henry revient à l’univers qu’il avait exploré dans Loar. Ce texte est néanmoins indépendant du roman et se situe plusieurs millénaires avant les événements qui y sont narrés.
Eros ou Thanatos, c’est le choix auquel est confrontée la jeune Isis, comme tout habitant de la cité d’Opale arrivé à l’âge de dix-huit ans. Eros, ce sera une vie normale ; Thanatos, une existence de plusieurs siècles, mais asexuée. Opale est une cité close sur elle-même. Au-delà de ses murailles, c’est l’extra-muros, no man’s land craint de tous. Mais… quelques jours avant son choix, Isis croise le chemin d’Ig, une mystérieuse jeune fille qui semble (trop) bien la connaître et qui lui offre l’accès à l’extra-muros. S’ensuit pour les deux jeunes femmes une odyssée à travers la planète, un périple qui va les mener de cité en cité et permettra à Isis d’en apprendre davantage sur ses origines, sur les liens qui l’unissent à Ig et sur la spécificité de la cité d’Opale. Une particularité qui aura son importance plus tard — les dernières lignes d’Eros ou Thanatos rattachant la novella directement à Loar.
Ce dernier était un honnête space opera, qui aurait pu s’affranchir sans peine d’une centaine de pages. Cent pages dont aurait bénéficié Eros ou Thanatos, afin d’approfondir tant l’univers que l’histoire. Celle-ci pèche en effet par sa légèreté. Les pérégrinations d’Isis et Ig ne semblent prétexte qu’à une balade à travers quelques cités aux noms de pierres semi-précieuses, aux fonctionnements et aux particularités tout juste esquissées, sans que cet ensemble n’ait quelque influence sur la grande Histoire. Si Loar évoquait par endroit Dune, cette aventure débute comme une version utopique de L’Age de cristal (roman assez médiocre au demeurant, signé J. C. Johnson et W. F. Nolan). Encore que l’enjeu de l’âge n’ait pas grande influence — Isis est rapidement fixée sur la question. De fait, Eros ou Thanatos manque d’enjeux et peine à accrocher le lecteur. Au final, on conseillera davantage la lecture de Loar que cette novella somme toute assez anodine. En se disant que Loïc Henry fera mieux la prochaine fois. Ou pas.