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Les critiques de Bifrost

Furie

John FARRIS
FOLIO
496pp - 9,90 €

Critique parue en octobre 2004 dans Bifrost n° 36

[Critique commune à Furie et Terreur.]

« Tu fais bien caca ? »

Beaucoup d'agitations dans la salle de bains.

« Houlà ! Eh bien, tu dois déjà te sentir mieux. »

Le ton est donné pages 118 et 119. Avec Terreur, John Farris parvient à ridiculiser ce qu'il avait si bien réussi dans Furie. Que reste-t-il du psycho-thriller étouffant de 1976 ? Rien, sinon un pathétique doublon qui accumule les clichés. Farris vide la corbeille de Stephen King, empile les ratages sans ordre et balance sa ramette. Ou lorgne du côté d'Harry Potter et nous assène des méchants qui ont pour nom Mordaunt et les Malterriens, de mauvaises âmes retenues captives dans un corps humain. « Ce que tu prends pour la fin n'est qu'un autre endroit à visiter », pontifie un monstre new-age à l'apparence terrifiante mais au bon fond. Quant à la conspiration visant à renverser le gouvernement américain, elle est proprement aberrante. Le Président, qui flotte du citron, est remplacé par des interventions télé numériquement truquées, et ses proches collaborateurs ne s'en avisent pas. Qui croirait pareille chose en suivant un simple épisode de The West Wing ? Reste la traduction. Au vu de ses précédents travaux, on ne peut croire un seul instant que Gilles Goullet en soit responsable. Probablement s'agit-il de son doppelganger : Quelque chose (…) l'impactait, quand « le bouleversait » convenait parfaitement. Le pitbull (…) sauta sur lui qui se retournait et un personnage sort de derrière un cheval, là où il suffisait de dire qu'il le contournait. Vingt-cinq ans séparent Furie de Terreur, un quart de siècle d'entropie stylistique. La seule raison d'être du Cycle des pouvoirs est économique. Il tourne, comme une meule à moudre le blé.

Xavier MAUMÉJEAN

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