Pierre PELOT
RIVAGES
384pp - 8,15 €
Critique parue en juillet 2001 dans Bifrost n° 23
« Sur les forêts vibrantes de septembre et sur les landes recuites par trois mois de sécheresse et sur les plaies croûteuses des ruisseaux, les pluies revenues déferlaient brusquement, cohortes safres surgies des brumes en ululant ». C'est par ces mots que commence la novélisation du Pacte des loups, un des trois titres [avec La Louve et l'Enfant et Nadya] du début d'année à s'intéresser à cet animal fascinant. Nous sommes dans le Gévaudan en 1764, deux hommes (un naturaliste français et Crying Freeman privé dieu sait pourquoi de ses gros calibres et de son katana) arrivent sous une pluie digne d'un clip de Whitney Houston. Et pourquoi qu'y viennent ! ? Hébin, pour mettre fin à un règne de terreur qui a fait plus de cent victimes — une bête rôde, très très méchante, même qu'elle tue des mannequins scandinaves à 100 000 balles le défilé, déguisées en fermières du Gévaudan… Oui, vraiment, c'est bien la première fois qu'il nous est offert de lire une novélisation plus intéressante que le film dont elle a été tirée (on s'amusera d'ailleurs à remarquer les petites divergences, parfois savoureuses). Dans une langue riche, prodigieusement maîtrisée, Pierre Pelot évite certains écueils ridicules du film de Christophe Gans et nous offre, dès janvier, ce qui sera peut-être le meilleur livre de fantasy francophone de l'année 2001.