« – J'ai des informations urgentes à transmettre aux responsables de cette communauté. Êtes-vous conscients de coloniser une entité architecturale à longévité limitée?
Fascinant, nota Dorcas. Tous ces mots. On a presque l'impression de comprendre ce que ça dit. »
L'anglais Terry Pratchett est renommé pour son humour léger et son sens aigu de la satyre. Récemment édité chez J'ai avec De bons présages (parodie millénariste te mettant en scène anges, démons et cavaliers la veille de l'apocalypse), Pratchett est cependant un habitué des éditions L'Atalante (le cycle de Johnny - Tu es sauveur de l'humanité, Johnny et les morts — et surtout Les Annales du Disque-Monde). Notez qu'aussi bien la série des Johnny que celle des Gnomes sont à l’origine des romans pour la jeunesse, bien qu'étant parfaitement — excellemment — lisibles par les adultes, Jugez plutôt : un petit groupe de gnomes des campagnes (si on peut appeler campagne les abords d'un café d'autoroute) émigre chez une communauté de deux milles de leurs congénère profitant du luxe et du confort d'un grand magasin londonien, et vénérant son créateur « Arnold Frères (Fond. 1905 ») comme un dieu. Le problème est que le grand magasin sera rasé avant quinzaine.
Bref, Elfquest 90 en plus drôle : Le grand livre des gnomes est en effet bourré d'humour, remarquablement pensé et raconté et ne coûte que 18 FF (donc l'occasion du trimestre, à vous offrir ou à offrir à vos petits neveux). Pratchett joue à fond la carte de la complicité avec le lecteur, sans négliger des moments d'émotions intenses. Il émaille le récit de « jeux de maux » légers et discrets, ajoutant à la compréhension de la condition gnomique en plus des citations savoureuses de la Gnomenclature en tête de chapitres. À noter la parution récente, en anglais, de la troisième aventure de la série des Johnny : Johnny et la bombe.