Tout commence de façon plutôt banale, avec un thème rebattu, celui des pouvoirs psy Danny perd son emploi pour avoir confondu les faits avec ce qu'il a acquis par une forme de prescience qu'il n'a jamais cherché à exploiter. Désireux d'en savoir plus, ù parvient d'une part à développer ses pouvoirs et à déjouer d'autre part le complot d'une confrérie Psi désireuse d'asseoir sa domination…
L'intrigue oscille entre le roman policier et le récit de science-fiction. Assez datée en elle-même, par le mode de narration et certains personnages stéréotypés, elle atteint cependant des sommets dans ses délirants développements spéculatifs, la maîtrise des pouvoirs psi offrant la possibilité d'explorer les univers parallèles, grâce à la séquence sygma. Pour donner des assises scientifiques à ses hypothèses, Blish en appelle au principe d'incertitude d'Heisenberg, à la constante de Planck, à la théorie quantique en général, ce qui, pour un roman écrit en 49, donne une idée de la curiosité scientifique de ce jeune homme de 28 ans.
Blish s'est toujours intéressé à la parapsychologle, à la magie, à l'occultisme, qu'il a cherché à traiter de façon rationnelle ou à mêler à la science-fiction (Pâques noires, Le Lendemain du jugement dernier). Avec Les Six Lendemains (anciennement Séquence Sigma) nous ne tenons pas un grand roman sur le plan narratif ou même de l'écriture, mais voilà néanmoins un livre fort réussi au niveau des idées qu'il agite, voire audacieux.