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Ted CHIANG

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Bifrost n° 56

Saint-Pierre-les-Lys,

3 juillet 2080, 5 heures du matin.

C’est une vallée désertique, terre craquelée, arbres morts, pelade d’herbes jaunes moribondes. Sur les flancs ravinés des collines, des souches calcinées, de la caillasse, des broussailles épineuses et revêches, de la poussière qui volute au moindre souffle de vent. Les empreintes d’anciens champs, des vestiges de clôtures. Au creux de la vallée, quelques fermes en ruines gisent le long de routes défoncées, dont l’asphalte est réduit à l’état de plaques noirâtres. Sur les rives pierreuses d’une rivière asséchée s’étend un village, dont le centre est enclos d’une grossière palissade de tôles. Hors de l’enceinte, les maisons sont abandonnées, écroulées ou incendiées. Une zone artisanale en friche arbore les carcasses dénudées de bâtiments industriels, entourés de traces de parkings envahis de moisine, où achèvent de pourrir deux ou trois épaves de voitures sableuses et mangées de rouille. Au milieu du village, un pont effondré, rafistolé de bric et de broc, enjambe la rivière. Quelques panneaux solaires décatis s’étalent sur les toits des maisons. Quatre éoliennes de guingois tournent en grinçant. Surgissant au-dessus des collines pelées, le soleil se lève sur cette désolation, énorme, boursouflé. La journée s’annonce torride, comme d’habitude…

Jean-Marc Ligny
Le Porteur d’eau

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Bifrost n° 42

Pour notre anniversaire, des cadeaux inédits de :

— Francis Berthelot

— Thomas Day

— Thierry Di Rollo

— Catherine Dufour

— Pierre-Paul Durastanti

— Claude Ecken

— Johan Heliot

— Patrick Imbert

— Serge Lehman

— Xavier Mauméjean

Dossier Serge Lehman :

— novella

— interview

— bibliographie

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Bifrost n° 41

« Pendant que je faisais disparaître avec application le contenu de mon assiette, le pouvoir maléfique s'enflait en moi. Je m'efforçais de me distraire grâce à des procédés mnémoniques enfantins — berceuses, chansons apprises à l'école — en une vaine tentative pour retarder la confrontation imminente. Comme si j'avais pu échapper à la conscience de ce que je glissais dans ma bouche et à la malignité croissante qui prenait forme lors de mes repas. Les démons du monde inférieur se réveillaient, prêts au combat, je le sentais aussi infailliblement que je savourais le croquant caoutchouteux des boulettes et les immondes saveurs de mort dégagées avec leurs sucs.

Pourtant, je tirais un certain réconfort de ce déjeuner grotesque, par la conscience transcendante que mes actes inversaient le cours du temps, éloignaient le mal et tenaient en respect les habitants de la fosse. A l'échelle colossale de l'immense univers de mort, le répit était d'une brièveté saisissante, mais il suffisait, il suffisait, je ne pouvais faire davantage.

Seul, haruspex opposé au mal. »

Christopher Priest

Haruspex

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