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Yves REMY

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Bifrost n° 79

De toutes les personnes qu’elle connaissait, Eleanor Voigt avait le métier le plus étrange : travailler huit heures par jour dans un bureau où il ne se passait rien. Son emploi consistait à surveiller un placard mural. Sa table comportait un bouton qu’elle devait pousser si quelqu’un sortait de ce réduit. Il y avait au mur une grande horloge. A midi pile, Eleanor allait déverrouiller la porte du local avec la clé qu’on lui avait confiée. Nu, il ne comportait ni trappe d’accès, ni panneau dérobé ; elle avait pris soin de l’inspecter. Il s’agissait d’un placard vide, point final.

Si elle remarquait quoi que ce soit d’inhabituel, elle était censée regagner sa table et appuyer sur le bouton...

Michael Swanwick
Les Légions du temps

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Bifrost n° 79

De toutes les personnes qu’elle connaissait, Eleanor Voigt avait le métier le plus étrange : travailler huit heures par jour dans un bureau où il ne se passait rien. Son emploi consistait à surveiller un placard mural. Sa table comportait un bouton qu’elle devait pousser si quelqu’un sortait de ce réduit. Il y avait au mur une grande horloge. A midi pile, Eleanor allait déverrouiller la porte du local avec la clé qu’on lui avait confiée. Nu, il ne comportait ni trappe d’accès, ni panneau dérobé ; elle avait pris soin de l’inspecter. Il s’agissait d’un placard vide, point final.

Si elle remarquait quoi que ce soit d’inhabituel, elle était censée regagner sa table et appuyer sur le bouton...

Michael Swanwick
Les Légions du temps

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L'Apocalypse selon Eusèbe

« Et je vis en une saison d’été hommes et chevaux de guerre confondus en tourbillons, et j’entendis un vacarme impie de masses d’armes s’abattant avec fracas sur casques et cuirasses.
Et Dieu me dit : « Ils me feront spectacle de leurs cervelles épandues sur la terre et de leur sang écoulé. Ils me feront offrande d’un immense abattis d’hommes et de chevaux. Et ce sera ici, sur le pont de Bouvines, 1214 étés après l’avènement de mon fils bien-aimé qui a pourtant donné sa vie pour qu’ils s’aiment et meurent en paix sur terre. »
Je dénombrai les morts et inscrivis le chiffre au Livre des Comptes. Puis je repris ma route, accablé.
 »

Canular ou pas ? Un manuscrit datant du XIIe, rédigé par un obscur moinillon du nom d'Eusèbe, décrirait les conflits futurs, de la bataille de Bouvines en 1214 jusqu'à l'horreur de la Première Guerre mondiale… et au-delà ? Les autorités s'inquiètent…

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