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Hydra

Hydra

Hellas touche ses yeux, incrédule, terrifié de les trouver aussi secs que le corps de Lyse. Penché sur sa femme, il la fixe de ses yeux secs jusqu’à ce qu’ils le brûlent. Il voudrait pleurer, pleurer encore, arroser de ses larmes les seins, les épaules, le visage flétris de son amour perdu, mais il demeure immobile, courbé comme une pietà de plâtre, stérile, tari.

J’ai peur.

Le goût du sang vient sur sa langue et il s’aperçoit que ses dents ont scellé ses lèvres. Il n’a plus de bouche. Il ne veut plus avoir de bouche. Il doit réfréner les cris qui montent en lui. Il les mord avant qu’ils ne sortent.

Tais-toi, tais-toi, ou tu embrasseras la révolte et l’horrible folie te prendra, comme elle a déjà pris tes amis.

Il est vain de menacer le dieu impie qui vole toute l’eau de leurs femmes.

Dieu d’eau. Qui donne la vie, la mort et la folie.

Lyse, ne me laisse pas seul sur la rive, seul devant l’Autre, tout seul à décider de vivre ou de mourir.

Il soulève le corps dont il a tant aimé la souplesse et qui n’est plus que brindilles cassantes. Les bras de Lyse se ferment sur sa taille, ses yeux engloutis le fixent, sa bouche craquelée s’ouvre et, au fond de la cavité obscure, il voit la langue de sa femme bouger tel un animal prisonnier.

Deux mots chuintent, forcés contre le palais asséché :

« Emmène-moi. »

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Cendres

Cendres

Réfugiée dans ma case. Porte et volet fermés. Les ténèbres rabattues sur moi comme une chape protectrice. Je vous préviens, commandant, mon humeur est funèbre. Les hommes ! Votre rire résonne encore à mon oreille. » Vous avez peur de ces arriérées ? Elles ne s’apercevront de rien, je vous l’assure. »

Votre morgue n’a d’égale que votre infirmité à comprendre l’autre moitié de l’humanité ! Ces « arriérées » vous ont damé le pion, commandant. Il fallait réfléchir davantage à ce nom qu’elles ont donné à leur planète : « Cendres »… Vouer le passé aux flammes, ce n’est pas l’oublier.

Elles ont su tout de suite que le cristal greffé entre mes sourcils n’était pas un bijou scintillant. Vous serez sans doute déconfit d’apprendre qu’elles n’ont pas eu besoin d’exciser l’émetteur pour le neutraliser. Et guère plus heureux d’avoir trouvé ici matière à confirmer vos guerrières paroles : « Ça passe ou ça casse ! » Je vous ai détesté quand vous avez refusé de me fournir un autre système de com, mais elles l’auraient détecté : elles m’ont scanné entièrement. Elles ont extirpé l’enregistreur implanté dans mon bridge, et m’ont dit aussitôt, désinvoltes : « C’est l’affaire d’une heure, simple curiosité. Ensuite, on te le rend, puisqu’il ne permet pas d’émission à distance. » Je regrette que vous ayez manqué ce spectacle d’un ennemi à qui on a par négligence abandonné des armes et qui s’en réjouit. Je vous avais prévenu : si nous acceptons leurs consignes, pas d’infraction. Vous ne m’avez pas écoutée.

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Arthro

Arthro

Quand je me réveille, j’ai mal, et je trouve un goût de rouille à ma bouche. Je porte une main tremblante à mes lèvres, touche à la source de la douleur, la trouve chaude, poisseuse, palpitante. Je regarde mes doigts, rouges de sang. Mes oreilles résonnent. Juste avant que je sois arrachée aux bras de Niki, il y a eu ce bruit géant de papier qu’on froisse et qu’on déchire…

Nikola ?

Je me soulève sur un coude et le découvre, affalé dans un angle de la cabine. Il a les yeux ouverts. Sa tête forme un angle impossible avec son cou. Silence. Cette brutale absence de bruit est plus atroce que le son qui s’accrochait encore à mes oreilles. C’est une colle épaisse où je m’enlise. Mon cri de déni m’en délivre.

Pas Niki ! Pas lui !

Je rampe jusqu’à mon ami, tire son corps à la tiédeur trompeuse, son corps trop mou, privé de souffle, son corps déserté. Sur mes lèvres, le sel de mes larmes dilue l’âcreté de mon sang.

Hébétée, je reste de longs instants penchée sur Nikola avant d’entendre des appels inquiets, au loin, dans la coursive. La cloison m’offre un appui providentiel pour me lever. Toute entière concentrée sur la source des voix, sûre de trouver bientôt auprès d’elle un réconfort, je refuse de m’interroger sur l’inclinaison des murs. Par chance, la porte n’est pas bloquée. Je hasarde quelques pas qui chancellent, Maritza me cueille d’une main ferme.

« Zoé ! Merci mon Dieu, tu es vivante !

– Niki… Nikola… »

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Imago

Imago

Prisonnier. Comme jamais. Son esprit enfermé dans son corps, et ce corps dans le noir. Ses yeux sont-ils ouverts ? Ses tentatives pour cligner des paupières ont échoué. Il a essayé de bouger ses bras, ses jambes, s’est aperçu qu’il ne lui en venait rien de plus qu’une sensation de membres fantômes… Ont-ils osé l’amputer ? La terreur l’engloutit, brutale, aveugle. Il voudrait hurler mais sa gorge rétive n’émet que des sons étouffés, indistincts. Seul son odorat est intact, qui lui livre une odeur animale, suffocante. Son corps ? Ces relents douceâtres s’exhalent-ils réellement de sa chair ?

Bloque ta respiration. Tu es paralysé. Si tu vomis, tu vas t’étouffer.

Il ne vomit pas. Reprend son souffle. Au moins, il respire, il ne mourra pas tout de suite. Qu’ont-ils inventé pour le torturer ?

Réfléchis. Tu as toujours su ce qu’ils te préparaient. En t’évadant. Jusque dans le coma, ton esprit savait aller chercher de quoi préparer tes ripostes.

Pas d’évasion, cette fois. Pourtant son corps est en éveil. Et si déplaisantes soient-elles, des sensations en proviennent. Il s’est trompé. Il n’est pas paralysé. Sa carcasse est capable de reptation. Assez pour qu’il éprouve à nouveau l’envie de hurler. Il est enfermé dans une sorte de sarcophage. Il lui suffit de se tortiller pour en éprouver les limites. Il hoquette, la gorge sèche, sûr qu’il commence à manquer d’air.

« La peur est meurtrière, chantonne en lui la voix de Maître Tengri. La peur est meurtrière. Quelle est la réponse à la peur, Victor Itzamma ?

– Contrôle et projection.

– Ne l’oublie pas. »

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Alien bise

Alien bise

La planète luisait tel un saphir enchâssé dans la nuit. Massés devant le grand écran de la salle de contrôle, nous la regardions approcher.

« On dirait la petite sœur de Terra ! » s’est exclamé John Chamberlain d’une voix un peu rauque.

Nous avons tous hoché la tête. Notre pilote en second est une masse de muscles encline au romantisme ; pour une fois, son appréciation ne nous semblait en rien exagérée. La nostalgie nous serrait la gorge. Les années-lumière qui nous séparaient de notre système d’origine s’étaient abolies. Nous avions l’impression de rentrer chez nous.

Plus près, le globe azuréen s’est marqueté de bruns, de verts, de panaches immaculés. L’espace d’un instant, il a pris l’apparence d’une sphère-cocktail de Globe-trotter. À ce moment, j’aurais pu tendre la main pour le saisir et le gober.

Alors, sentir sa délicieuse explosion rafraîchir et picoter mes papilles, l’ivresse de la stimulation sensorielle s’emparer de moi, le flux et reflux des images, l’assaut des sensations surprises…

La planète a grossi dans l’écran de contrôle. Elle m’échappait. Quelque chose s’est crispé dans mon ventre comme je découvrais le dessin étranger de ses côtes.

Fermer les yeux, tenter de retenir l’image fallacieuse du monde originel. Trop tard. L’illusion s’est enfuie.

Dieynaba Diop a tourné vers nous son visage d’ébène aux traits de médaille précieuse. Pour être un as de la programmation, notre belle Africaine n’en est pas moins férue de culture antique. Elle a battu des cils avec ce naturel qui tour à tour m’agace et me ravit, puis elle a dit dans un souffle :

« Gaïa… Appelons-la Gaïa. »

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La Fiancée du roi

La Fiancée du roi

« Vous allez mourir, professeur Vargas. »

Voix neutre. Pas un regard au-dessus des lunettes étroites dont on disait au labo qu’elles étaient un truc pour se vieillir, pour se donner une apparence de sérieux. Rhadamante Eléazar affectait de lire les papiers sortis de son imprimante. Belle et froide « comme un rêve de pierre ». Mes collègues, qu’exaspéraient ses airs distants, la surnommaient Rad ou Nada. Moi, je jouais en secret avec la deuxième partie de son prénom impossible : trouverais-je en elle l’amante ou la mante ? Même à cet instant, Rhadamante me fascinait.

Je secouai la tête. J’allais mourir ? Elle allait me déchiqueter de ses pattes griffues ? Je plongeai dans ses yeux d’ombre. J’éprouvais une sensation de vertige. Je m’entendis répondre :

« Nous mourrons tous un jour, docteur Eléazar. Le plus tard possible. Et vous le savez bien, je suis en pleine forme. »

Je la dévisageais trop ardemment pour manquer l’éclair de compassion qui traversa ses yeux. Mon corps se glaça. Le sang battait à mes oreilles.

« Vous allez mourir, professeur Vargas. Pas dans cent ans. Dans six mois, neuf au plus. Tumeur cérébrale massive. Inopérable. C’est la cause de vos céphalées et de vos vertiges. »

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Hurlegriffe

Hurlegriffe

Hurlegriffe ! Ils m’appellent Hurlegriffe ! Les hommes. Ces créatures à l’odeur blanche, au bruit blanc et dur.

Annsyphar, ma planète, ma douce, ma clémente Annsyphar, ils ont violé ton sol, profané tes fluides ; et moi, moi qui me ranimais à ta source, leur coquille de métal hurlant a failli m’écraser. Mes petits s’étaient déjà enfoncés dans la vase ; ils termineraient leur croissance à l’abri. Moi, j’étais sans défenses, sans prises sur l’espace ni le temps. Un corps dépeuplé de lui-même, dépouillé de son énergie.

Je n’étais pas inquiet. Même les Tors, nos prédateurs les plus cruels, observent une trêve au moment de notre parturition. Ils attendent un cycle. Lorsque les trois Dar-di-Ann ont fini de se pourchasser dans notre ciel de nuit et que la lueur de Syphar les éclipse, les Tors attaquent. Avant, nous sommes des proies trop faciles.

Je ne maîtrisais plus l’espace ni le temps. Je n’ai pas pu leur échapper. Des créatures aussi chétives ! Me capturer ainsi. Et pourquoi, puisqu’elles ne voulaient pas me manger ?

 

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La Cité des crânes

La Cité des crânes

Thomas Daezzler est un agent de la « République invisible », une organisation secrète pluri-séculaire qui se pose en pacificateur du monde. Arrivé en Thaïlande après avoir fui la France et son propre passé, il ne tarde pas à trouver un emploi. Il fait son trou, se forge de nouvelles raisons de vivre et semble sauvé de ses démons. Jusqu'à ce qu'un agent local de la « République invisible » le contacte pour lui confier la plus étrange des missions : une quête qui le conduira au cœur de la jungle laotienne, sur les traces de la Shadow Company, jusqu'à la Cité des Crânes...

 

Récit de voyage halluciné sur lequel plane l'ombre intoxiquée de William S. Burroughs, hommage au Kim de Rudyard Kipling et au Apocalypse Now de Francis Ford Coppola, La Cité des Crânes nous guide pour mieux nous égarer dans un Sud-Est asiatique plein de magie et de dangers, une géographie contaminée par les retombées de la guerre du Viêt-nam sur laquelle règnent des esprits plus anciens que l'humanité.

 

Tel le poète, cette plongée en Orient extrême est un mensonge qui dit toujours la vérité.

 

Ces cinq dernières années, Thomas Day n'a cessé d'explorer la Thaïlande, le Laos et le Cambodge. Une passion pour l'Asie qui lui a valu, entre autres, d'y contracter la malaria... ainsi qu'un mariage.

 

La Cité des Crânes, sans doute son livre le plus personnel, est son dixième roman.

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L.G.M.

L.G.M.

Sexe, drogues, physique quantique & rock'n'roll !

18 juin 1967, le monde retient son souffle : Arès-1 vient de toucher le sol martien dans la région de Chrysia Planitia.

Si l'atterrissage est brutal, la sonde américaine a le temps de transmettre un unique cliché. Sur la photo, première représentation in situ d'un monde extraterrestre : le gros plan d'un Petit Homme vert tirant la langue à l'objectif...

La nouvelle fait l'effet d'une bombe : l'humanité n'est plus seule dans l'univers !

Trente ans plus tard, en pleine guerre froide devenue brûlante, alors que le bloc Est affirme sa suprématie mondiale, que les États-Unis se balkanisent et foncent droit dans le mur de la dictature sous la houlette du Petit Buisson, leur président sortant, Mars envoie un ambassadeur. Le monde entier s'arrache immédiatement cet hôte de marque, mais ce dernier disparaît. Enlèvement politique ? Assassinat ? Quel épouvantable complot se trame derrière tout ça ? Pour la DGSE, qui enquête sur la disparition du Martien, la concurrence est rude, pour le moins...

Entre uchronie débridée, récit d'espionnage, pamphlet politique acerbe et hommage assumé au Martiens, go home ! de Fredric Brown, L.G.M. s'impose avant tout comme un roman jubilatoire truffé de références en tous genres.

Filant tout droit vers ses quarante-six printemps, Roland C. Wagner est l'auteur d'une cinquantaine de romans et de pas loin de cent nouvelles. Saluée par le Grand Prix de l'Imaginaire (en 1999) et six prix Rosny Aîné, son œuvre s'articule entre ses Futurs Mystères de Paris (bientôt neuf volumes parus), ses planet opera colorés dans la pure tradition de Jack Vance (Le Temps du voyage), et ses textes de prospective plus proches de nous, souvent hilarants, toujours mordants, jamais neutres mais libérés du cynisme et de la morosité ambiante (La Saison de la sorcière). Une troisième veine dans laquelle s'inscrit clairement L.G.M.

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