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Le sang que l'on verse

« Mon nom est Etréham, je vais avoir dix-neuf ans et je suis le meilleur guerrier de tout l’empire pryaméen. J’ai appris seul à combattre et tuer. Ce talent mortel, mon art, coule en moi tel un feu enivrant. »

À l’issue d’une bataille qui a viré au carnage et a coûté la vie à son meilleur ami, lâchement assassiné, Etréham s’effondre, ivre de fatigue. À son réveil, il fait la connaissance de l’intrigante et divine Asa. Elle lui propose le plus grand des défis, un ultime combat : tuer son père Mérydès, le plus puissant des dieux, qui est allé jusqu’à s’autoproclamer Dieu Unique. Débute alors la quête funeste d’Etréham…

Le Sang que l’on verse est le premier roman de Yann de Saint-Rat (un pseudo ?), trentenaire dont on ne sait pas grand-chose, outre le fait qu’il aime les mangas, les comics, le cinéma et les jeux vidéo. Un roman certes bien construit, mais qui met longtemps à se mettre en marche, souffre de lourdeurs et de trop nombreuses répétitions.

Si l’auteur connaît bien les codes de la fantasy, il ne les réinvente jamais. Ce qui n’empêche pas l’intrigue, de prime abord cousue de fil blanc (quête, initiation, mentor, combat, opposition bien/mal...), de se développer par la suite de manière assez inattendue ; les dernières pages, apocalyptiques, s’avèrent même assez surprenantes.

Etréham évoque, comme il se doit, les héros de David Gemmell ou les 300 Spartiates de Zack Snyder. Les combats sont titanesques, tout en démesure ; les amateurs en auront pour leur argent. Cependant, le héros pâtit d’un défaut majeur : pion manipulé et ballotté par des forces qui le dépassent, il aurait mérité d’être moins naïf, davantage fouillé et beaucoup plus charismatique. En l’état, il souffre de la comparaison avec les autres personnages : la sauvage et arrogante Eyll, l’ambigu Mésume et la manipulatrice Asa.

Au final, bien que non exempt de défauts, Le Sang que l’on verse est un roman agréable doté de quelques bonnes idées. On saluera donc le travail de Mnémos, qui continue de nous faire découvrir de nouveaux auteurs, ce qui n’est pas si évident en ces temps crispés, et si celui-ci n’a pas le panache d’un Jean-Philippe Jaworski, on ne manquera pas de jeter un coup d’œil à son prochain récit…

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