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Compte-rendu de certains événements survenus à Londres

(2012)

Version numérique
Formats : PDF, ePub
Protection : Sans DRM
Parution : 1 juin 2012
  Retiré de la vente

Le 27 novembre 2000, un pli m’est parvenu. Rien que de très habituel chez moi : depuis que j’ai entamé une carrière d’écrivain à plein temps, je reçois beaucoup plus de courrier. Une bande arrachée sur le rabat de l’enveloppe permettait d’en vérifier le contenu. Ce qui n’a rien d’inhabituel non plus. A cause, sans doute, de mes activités politiques — membre à géométrie variable d’un groupe d’extrême-gauche, je me suis présenté aux élections au nom de la Socialist Alliance —, il est fréquent que l’on espionne ma correspondance, ce qui ne lasse d’ailleurs pas de m’indigner.

Si je précise ce détail, c’est pour expliquer pourquoi j’ai ouvert une lettre qui ne m’était pas destinée. Je m’appelle China Miéville et j’habite sur …ley Road. Le paquet était adressé à un certain Charles Melville, au même numéro, mais sur …ford Road. Aucun code postal n’étant mentionné, le colis a fini par échouer à mon domicile. Devant ce gros emballage à demi déchiré par quelque barbouze, j’ai tout bêtement supposé qu’il m’était adressé et je l’ai ouvert.

Il m’a fallu plusieurs minutes pour m’apercevoir de mon erreur : le mot d’accompagnement ne contenait aucun nom susceptible de m’alerter. Persuadé, pour absurde que ça paraisse, qu’il s’agissait de tel ou tel projet oublié dans lequel je m’étais engagé, j’ai lu avec une perplexité grandissante ce billet ainsi que les premiers documents qui l’accompagnent. Lorsque j’ai fini par vérifier le nom mentionné sur l’enveloppe, j’étais totalement désarçonné.

J’ai continué — plus par pure étourderie, à ce stade, et l’on pourra m’en blâmer. Mais j’étais par trop fasciné.

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