La Déesse noire et le diable blond
(2010)
[Tu m’as tué.]
Les mots crépitent, s’estompent, reviennent, leitmotive obsédant.
[Tu m’as tué.]
Va-t’en, sale rêve ! Dégage ! Je dors ! Je dors ! Je dors ?
Ses bras, ses jambes, serrés, groupés. Position du fœtus. Autour d’elle, la douceur des draps entortillés. Tirer un pan de leur cocon jusqu’au crâne. Réfugiée. Protégée.
[Tu m’as tué.]
Ses mains se plaquent à ses oreilles. Impuissantes. La phrase accusatrice revient et cette fois se poursuit.
[Tu m’as tué, Andria Diou Del Logo. Sors de ce sommeil insupportable ! J’ai soif de tes sens. Je veux ta vie.]
Extrait du livre La Créode et autres récits futurs.