La quatrième de couverture d’After® laissait présager un roman post-apocalyptique semblable à des dizaines d’autres : son déroulé et son propos ne viennent pas nous contredire. Le paysage parsemé de vestiges antédiluviens des terres renoncées, maigre reliquat d’un monde effacé par un cataclysme de sinistre mémoire, ne man-que pas en effet de réveiller immédiatement de multiples réminiscences, comme d’ailleurs la communauté parfaite qui survit dans leurs parages. Sous l’égide d’un conseil bienveillant installé dans un baobab, ses habitants rejouent un mode de vie rural et s’efforcent de diminuer leur empreinte écologique dans le respect d’un dogme égalitaire et apaisé. On se doute vite que les apparences cachent de sombres desseins et des secrets inavouables tant elles paraissent frappées du sceau de la duplicité.
La savane où les personnages traînent leur carcasse ne parvient pas à nuancer l’impression fâcheuse de déjà-vu. Elle se réduit vite à une épure, un décor que l’on traverse sans y prêter vraiment attention puisque le cheminement se révèle avant tout intérieur, recelant son comptant de supposées surprises. Dans ces conditions, difficile de se passionner pour l’intrigue du roman d’Auriane Velten, d’autant plus que tout paraît dépourvu de tension dramatique et empreint des faiblesses du débutant. Sans enthousiasme, on suit ainsi les aller-retour de Cami, l’électron libre trop curieux pour son propre bien, et de Paule, la disciple trop fidèle au dogme pour véritablement y croire, devinant même avant eux les découvertes laborieuses qui viennent jalonner leurs pérégrinations répétitives. Un voyage d’ailleurs guère crédible puisque les personnages ne voient aucun obstacle s’opposer à leur progression, les indices jaillissant exactement à l’endroit où ils/elles les cherchent, et leurs adversaires leur fournissant même les clés de la résolution de l’énigme. Bref, tout apparaît balisé, convenu et même assez maladroit, l’autrice ne faisant guère preuve de finesse pour distiller les révélations sur la véritable nature des personnages. Et que dire du dénouement, si ce n’est qu’il est bien moins vertigineux que la chute de rein d’une vénus callipyge. De quoi assurément faire frémir le plus zélé transhumaniste.
Premier roman d’Auriane Velten, After® aurait pu faire une nouvelle fort honorable. Mais on ressort de ce récit un tantinet frustré, guère convaincu par un traitement n’étant pas à la hauteur des ambitions de son autrice. On aurait vraiment voulu aimer, hélas on est juste déçu par la légèreté de tout cela.