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Les critiques de Bifrost

Avril et des poussières

Avril et des poussières

Benjamin LEGRAND
DENOËL
283pp - 7,40 €

Bifrost n° 9

Critique parue en juillet 1998 dans Bifrost n° 9

En alternance, un récit fantastique, celui d'Antonio, en 1998, chasseur de trésors anciens à l'image d'un Indiana Jones, et un récit de Science-Fiction qui conte au XXIIe siècle le voyage spatial et la colonisation d'une planète, Bêta X.

Antonio reprend les recherches de Laura, son amour disparu, parties d'un grimoire traitant de civilisations antérieures. Elles l'amènent à exhumer en Australie, alors qu'il est traqué par un mystérieux personnage, un moulin à prières qui le ballotte à travers l'espace et le temps, jusqu'à l'expédier finalement sur Bêta X.

Les colons de l'expédition, dominée par la NEE, la Nouvelle Ethique de l'Être, et ses prêtres rigoristes perdent la plupart de leurs scientifiques d'une manière aussi spectaculaire qu'incompréhensible. À l'arrivée, les colons se séparent des prêtres qui s'exilent dans les montagnes, pour des raisons connues d'eux seuls. Marie, une psycho-intuitive, qui donne à Bêta X le poétique nom d'Avril recevra la révélation de ces événements.

Il s'avère que des portes spatio-temporelles, à travers lesquelles passe Antonio, ont été placées par des extraterrestres qui s'affrontent sur Terre depuis des siècles.

La lutte classique d'Osiris et Isis contre Seth, empruntée à la mythologie égyptienne, a déjà inspiré nombre de récits. Il est impossible ici de ne pas faire référence au cycle de BD bilalien et principalement au premier tome, La foire aux immortels, où la religion est également très prégnante et où les demi-dieux investissent aussi des corps humains.

Mêlant action et suspense, le récit, élégamment écrit, cherche à dépasser sa dimension de roman populaire. Les titres des chapitres, références directes ou déguisées à des romans de SF et à quelques autres comme les extraits de livres qui les précèdent citant pêle-mêle le Coran, Mirabeau, Gautier, T.S. Eliot, Homère, Dirac, Breton, Louise Labé, Tristan Bernard montrent à quel point l'auteur cherche à embrasser toutes les cultures et les époques pour en synthétiser les messages de tolérance et de connaissance de soi. Si l'originalité manque au scénario, elle est présente dans les intentions, un brin mystiques, portant sur le temps et la place de l'homme dans l'univers…

Claude ECKEN

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