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Les critiques de Bifrost

Balafrée

Michel ROBERT
FLEUVE NOIR
492pp - 19,90 €

Critique parue en janvier 2011 dans Bifrost n° 61

Malken est une battante : malgré une courte vie placée sous le signe du drame et de la tragédie, cette adolescente ne se résigne pas et s’accroche à la vie à tout prix. Elevée dans un camp de concentration de l’Empire, elle s’évade avant d’être vite rattrapée, puis échappe à un viol collectif grâce à l’arrivée des armées des Clans, les ennemis de l’Em-pire — elle s’engage alors dans les forces armées afin de se venger. Remarquée par une des plus hautes dirigeantes des Clans, la jeune femme rejoint un culte de guerrières des ténèbres qui la transforme en machine de mort. Une fois son entraînement terminé, elle regagne son unité, bien décidée à faire payer l’Empire au centuple…

Les Michel Robert sont comme les James Bond : ils reviennent régulièrement, ne manquent pas d’originalité tout en comportant certains traits caractéristiques, et on sait que, pour peu qu’on apprécie l’exercice en général, on ne sera pas déçu. Balafrée est le premier tome d’une nouvelle trilogie, et même si le héros est cette fois-ci une héroïne, on reste donc dans la droite ligne des trépidantes et érotiques aventures de L’Ange du Chaos, aussi ne doutons pas qu’il ravira les fans de Michel Robert — et ils sont nombreux —, tout en leur réservant quelques surprises. L’action est omniprésente, sans pour autant masquer une quelconque faiblesse d’intrigue, et l’on perçoit vite que le passé de Malken servira de toile de fond à cette saga. Aussi découvre-t-on, à mesure que les pages se tournent dans le bruit et la fureur, ce nouvel univers violent où deux alliances s’affrontent irrémédiablement sans le moindre manichéisme. Une fois de plus il n’y a ici ni bons ni méchants, juste des êtres vivants, humains et non humains, portés par leurs seuls intérêts et ambitions.

Bref, de la fantasy épique et torride qui, non sans maîtrise, s’assume parfaitement (et ce jusque dans ses nombreuses références à WOW).

Un défaut ? Oui, pas assez de sexe, et aucune, vous avez bien lu, aucune sodomie en plus de 400 pages, un scandale selon les normes robertiennes. Mais rassurons-nous : il reste deux tomes.

Mathias ROUSSEAU

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