« Si vous avez moins de 17 ans, vous devez être accompagné d’un adulte pour lire ce chapitre. » Avertissement du pénultième chapitre.
(Je me contenterai donc d’annoter par-ci par-là en italique – Drake.)
On ne va pas se mentir, la plupart des ados aiment les livres remplis des trois interdits : le sexe, la drogue et la violence. Contrairement à beaucoup d’autres écrivains pour adolescent(e)s qui ne font que copier-coller des histoires d’amour impossibles entre un(e) humain(e) et une créature issue du fantastique, Noirez, lui, arrive à mélanger ces trois interdits avec humour, classe et finesse (qui caractérisent l’auteur, faut-il le rappeler ?).
Brainless, c’est donc l’histoire de Jason, ado peu sociable que ses camarades surnomment ainsi (comprenez, « sans cerveau »). Pour ne pas commencer à ressembler à un tas de tomates oubliées des mois dans le frigo, Brainless s’injecte une dose de formol chaque jour. Il faut dire que l’andouille est mort étouffé lors d’un concours style : « Qui mange le plus d’épis de maïs ? » (Ah, l’Amérique !) Mais mystérieusement revenu d’entre les morts, il rentre en classe de seconde au lycée de Vermillon tout zombifié.
On retrouve le schéma familier de l’histoire lycéenne et ses personnages : Jason, le garçon-zombie tout mou qui ne pense qu’à manger sa viande crue. Ryan, son meilleur ami, un petit gros toujours habillé en jaune. Cassidy, la pétasse de service (comme nous y allons, là…) qui fait l’écervelée alors qu’elle est machiavélique. Tom, le sportif macho et décérébré. Cathy, la fille vêtue de noir, intelligente, passionnée par l’occulte. (Je me surprends à penser à… Beetlejuice et Grease.)
A côté de ces personnages, deux autres garçons paraissent ordinaires au premier abord mais se révèlent en fait psychotiques au dernier degré : Jim et Tony, amis inséparables qui passent leur temps à jouer aux jeux vidéo, à collectionner des armes et à donner bénévolement de la soupe aux sans-abris — ce qui s’avère bien pratique pour les repérer, les traquer et les torturer. Le lecteur découvrira rapidement la noirceur de leurs plans, des plans qui risquent bien de produire une énième tuerie lycéenne. En observant ces deux personnages de près, on ne manquera pas de se souvenir du Scream de (l’irremplaçable) Wes Craven !
Si Noirez a rempli Brainless d’agréables (et instructives) références cinématographiques, il capte réellement l’attention du lecteur grâce à l’alternance entre les points de vue externes et les « confidences de Jason », qui permettent de s’infiltrer directement dans la peau du zombie lycéen. (Son regard lucide, tour à tour féroce et tendre sur les adolescents, joue aussi beaucoup, comme chez Stephen King.) Ce livre est vraiment rempli de tout ce qu’un ado peut rechercher : des surprise tout au long de l’histoire, du suspense et de nombreux éclats de rires spontanés (Je confirme.) Brainless est tout bonnement génial. (Pas mieux.)
(discrètement accompagnée de son père, Grégory Drake :