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Les critiques de Bifrost

Brocéliande

Pierre PELOT
RIVAGES
272pp - 7,65 €

Critique parue en avril 2003 dans Bifrost n° 30

Après Le Pacte des loups, Pierre Pelot revient ici à la novelisation, toujours pour le compte de Rivages, ce qui est la moindre des choses, le film ayant été réalisé par Doug Headline (directeur de collection chez ce même éditeur).

La réception du film par la critique s'échelonnant du froid à la descente en flammes en passant par le tir à boulets rouges, il fallait s'attendre au pire. D'autant qu'il faut bien reconnaître que le film ne se goûte guère…

Ça ne se passe pas dans les Vosges chères à Pierre Pelot, mais en Bretagne, à Rennes et, bien sûr, en forêt de Brocéliande.

Chloé, l'héroïne, est une grenobloise étudiante en histoire celtique qui travaille comme serveuse dans une boite de nuit et vit en cité U. La nuit de la rentrée, elle voit un monstre tuer un homme dans le parc de la cité. Sauf que les flics ne trouvent nulle trace du forfait et constatent que Chloé avait pas mal picolé. À la reprise des cours, elle se fait quelques relations, Léa, Thomas, un beau ténébreux répondant au nom couleur locale d'Erwann et découvre ses profs, Vernet et Brennos notamment. Les travaux pratiques sont menés en forêt de Brocéliande où les fouilles mettent à jour d'immenses catacombes qui s'étendent sous la forêt. Elle rencontre également Iris, qui s'avère être la fille du professeur Brennos… Dans le même temps, quelqu'un s'introduit chez elle à plusieurs reprises pour y laisser de macabres avertissements. Une secte celtique est déterminée à invoquer à coups de sacrifices humains la Morigane, déesse de la guerre qui pourrait être difficile à contrôler.

En tant que thriller, l'intérêt de Brocéliande réside dans l'interrogation du lecteur qui se demande qui, parmi les personnages qui gravitent autour de Chloé, sont les bons et les méchants. L'intrigue, bien que classique, lorsqu'elle est servie par un conteur de l'envergure de Pierre Pelot, se tient bien, même si on pourra regretter que le suspense du « qui est qui » soit un peu tôt levé ainsi que le « deus ex chaudron ». Si ce livre n'est évidemment pas à la hauteur des créations originales de Pierre Pelot, on y passe néanmoins une agréable soirée et il se révèle finalement d'un meilleur niveau que le film dont il est tiré. Il reste certes une œuvre alimentaire, mais le contrat de lecture est rempli et c'est déjà pas si mal, par les temps qui courent…

Jean-Pierre LION

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