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Les critiques de Bifrost

Cap sur Gandahar

Cap sur Gandahar

Jean-Pierre ANDREVON
DENOËL
6,50 €

Bifrost n° 17

Critique parue en février 2000 dans Bifrost n° 17

Le monde de « Gandahar » serait-il à Jean-Pierre Andrevon ce que « Majipoor » est à Robert Silverberg ? Trente ans après la parution de ce qui reste son plus grand succès, commercial sinon littéraire, Andrevon n'en finit plus, ces derniers temps, de revenir à cet univers : deux romans pour la jeunesse, une poignée de nouvelles et désormais ce Cap sur Gandahar, qui aurait lui aussi pu trouver sa place dans une collection pour les 10-12 ans, n'étaient les obsessions et les montées de sève de son héros qui réservent ces aventures à un public averti — mais rien ne vous empêche d'avertir votre petite soeur, elle en a vu d'autres.

Cap sur Gandahar conte le voyage du jeune Algar, alias Sylvin Lanvère, futur héros des Hommes-Machines contre Gandahar (disons-le tout de suite, puisque le résumé en quatrième de couverture ne laisse planer aucun suspense là-dessus), de ses montagnes natales jusqu'au continent mythique. Aventures, découverte du monde, initiation à l'amour, on pourrait s'arrêter là qu'on aurait tout dit. Le genre de romans que l'on a l'impression d'avoir déjà lu quelques milliers de fois ? Assurément. Rien de neuf par ici, n'empêche que cette histoire se lit avec plaisir. Parce qu'Andrevon reste un conteur d'exception, parce que le ton est léger, enjoué (on pense pas mal au Cugel de Jack Vance, en particulier du point de vue des dialogues), parce que les personnages sont attachants. Alors certes, ceux qui passeront à côté de ce roman ne rateront sans doute pas grand-chose, toutefois ceux qui se laisseront tenter n'auront pas pour autant l'impression de perdre leur temps.

Philippe BOULIER

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