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Les critiques de Bifrost

Ce qui divise

Ce qui divise

Laurent GENEFORT
CRITIC
336pp - 18,00 €

Bifrost n° 89

Critique parue en janvier 2018 dans Bifrost n° 89

Suite des aventures de la Spire, cette compagnie de transports interplanétaire dont le premier tome nous contait la naissance, dans un style qui fleurait bon son Robert Heinlein de la grande époque. Pour cette deuxième partie, Laurent Genefort reprend les mêmes et recommence, à quelques détails près. Certains personnages ont changé de rôle, expansion oblige, les aventuriers d’hier sont devenus les gestionnaires d’aujourd’hui, bon gré mal gré, pendant qu’une nouvelle génération d’explorateurs a pris leur place. Ce qui divise continue de mêler récit d’aventure spatiale et intrigues politico-économiques. Au fur et à mesure de sa croissance, la Spire est devenue une cible de plus en plus tentante pour certains, et les enjeux n’en sont que plus dramatiques. Surtout, à ce stade de son évolution, la question qui se pose pour la compagnie est de savoir si elle peut rivaliser avec ses principales concurrentes sans perdre son âme, ce qui fait à la fois sa spécificité et son succès. Question d’autant plus cruciale que les menaces dont elle est la cible viennent de l’intérieur aussi bien que de l’extérieur. Dans le même temps, on assistera entre autres à une révolte d’intelligences artificielles, on ira faire un tour sur un monde dirigé par des fondamentalistes religieux qui feraient passer les Mormons pour de joyeux partouzeurs, et on découvrira un nouveau mystère lié aux fameuses portes de Vangk. Laurent Genefort est toujours aussi à l’aise pour rendre vraisemblable ces virées dans l’espace, sans noyer son récit sous des pages entières d’explications scientifiques ni abuser de jargon pseudo-technologique. Tout cela est parfaitement rythmé et se lit d’une traite. À la fois pastiche de l’âge d’or de la SF américaine (outre à Robert Heinlein, on pense beaucoup à Poul Anderson) et space opera tout à fait moderne dans sa façon de traiter le genre, Spire continue d’être un pur plaisir de lecture qu’on recommandera sans réserve aucune.

Philippe BOULIER

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