Stephen KING
LIVRE DE POCHE
544pp - 7,60 €
Critique parue en juillet 2006 dans Bifrost n° 43
En déplacement à Boston, Clayton Ridell, dessinateur de BD, vient juste de signer un contrat qui arrangera peut-être ses relations avec son épouse lorsque l'enfer se déchaîne autour de lui : toutes les personnes utilisant leur portable sont saisies de folie meurtrière. Avec deux compagnons d'infortune, Tom, un homme mûr, et Alice, une jeune fille, il fuit la ville désorganisée. La catastrophe ne serait que temporaire si les victimes du téléphone portable se comportaient en zombies classiques. Mais ils acquièrent des pouvoirs, dont celui de télépathie, et se regroupent en bandes quadrillant le territoire. Les rescapés n'ont d'autre choix que de se laisser regrouper dans les zones qu'ils leur allouent. Pour avoir éliminé un regroupement de zombies du temps où la résistance semblait encore possible, le groupe qui s'est constitué autour du trio de base est traité comme des pestiférés. Un espoir subsiste cependant pour annuler le programme qui, via les portable, a instauré ce cauchemar…
Référence avouée aux films de Romero comme à Je suis une légende de Matheson, King montre habilement avec quelle rapidité la société peut s'effondrer à présent que le monde entier est interconnecté. Il sait instaurer avec le talent qu'on lui connaît un sentiment d'oppression ponctué de fortes scènes d'action, mais on reste cependant sur sa faim car, à aucun moment, on ne délivre d'explication sur le phénomène nommé l'Impulsion, sur son origine ou ses causes, pas plus qu'on n'informe le lecteur de la situation dans le reste du monde. Ces manques deviennent toujours plus criants à mesure que progresse l'intrigue et provoquent la déception quand, en fin de récit, on comprend qu'ils ne seront pas comblés. Bref, un roman singulièrement inabouti, qui surprend de la part d'un conteur comme Stephen King.