Après la Cyberdanse macabre de Richard Canal, voici la deuxième aventure de Mark Sidzik, due cette fois à la plume d'un écrivain de polar — mais dont la quatrième de couverture nous apprend qu'il a une formation scientifique —, Gérard Lecas. Chronologiquement, ce récit se situe avant celui de Canal, durant les premières semaines de l'an 2000, alors que Sidzik ne fait pas encore partie du World Ethics and Research. Dans la nuit du 31 décembre 1999 au 1er janvier 2000, la Terre perd tout contact avec la station orbitale Novgorod. Simple panne, conséquence du fameux bug du nouveau millénaire ou acte malveillant ? La situation est d'autant plus préoccupante que l'un des scientifiques à bord de la station semble sur le point d'achever ses travaux, lesquels pourraient à terme permettre l'éradication de diverses maladies, hépatite C et SIDA en tête. Par un heureux concours de circonstances, Mark Sidzik, dont l'ancienne petite amie est également membre de l'équipage, va devoir endosser le rôle d'homme providentiel et sauver les quatre naufragés spatiaux.
On pourrait faire sur ce Cosmic blues sensiblement les mêmes commentaires que sur le Cyberdanse macabre de Canal : un roman bien foutu, efficace, offrant son lot de moments forts, des personnages très typés (sans doute une nécessité pour qu'ils demeurent toujours aisément identifiables pour le lecteur, malgré la valse des écrivains) mais plutôt sympathiques. En outre Lecas propose ici une description tout à fait convaincante de la vie dans une station orbitale. Bref, le type même de mécanique bien huilée, trois heures de lecture agréable garanties, je ne suis pas sûr qu'il faille attendre beaucoup plus de cette collection, mais si, contrairement au très versatile « Macno » de chez Baleine, elle parvient à maintenir ce niveau de qualité, on attendra les prochaines parutions sinon avec impatience, du moins avec bienveillance.