Après La Route de Mandalay, paru l'an dernier à L'Atalante, Richard Canal poursuit dans la voie du polar et nous invite à une Cyberdanse macabre (Dieu, que ce titre est vilain !) Polar assez sensiblement teinté de science-fiction tout même, ce qui semble être le mot d'ordre de cette nouvelle collection baptisée « Quark Noir » [et dans laquelle ne devrait paraître qu'un nombre limité d'ouvrages — NDRC]. Depuis le succès des Racines du mal, on ne compte plus les projets visant à marier les deux genres, plus souvent pour le pire que pour le meilleur. Le choix de Richard Canal pour inaugurer cette série est quoi qu'il en soit fort judicieux, ne boudons donc pas notre plaisir et intéressons-nous de plus près à ce roman.
Mark Sidzik a abandonné ses recherches en astrophysique pour offrir ses services au World Ethics and Research, organisme international chargé d'enquêter sur certaines pratiques illégales ayant trait aux sciences et aux technologies de pointe. En l'occurrence, Mark se rend à Toulouse où le directeur d'un centre de recherche universitaire, le C.E.S.I.M.E., est mort dans un improbable accident de voiture. Cette disparition n'est que la première d'une longue liste de drames qui vont frapper les divers membres du C.E.S.I.M.E., ainsi que ceux qui s'intéressent de trop près à leurs travaux Derrière ces agissements apparaît l'ombre d'Untel, multinationale leader sur le marché des microprocesseurs, et, plus menaçant encore, Spyder, un réseau de hackers prêts à tout pour parvenir à leurs fins.
Cyberdanse macabre est sans doute le moins ambitieux des romans de Richard Canal. Il n'en est pas moins réussi pour autant. À l'instar de son collègue Ayerdhal, dont le Consciences virtuelles demeure à ce jour le meilleur des « Macno », Canal a opté pour un thriller très classique dans la forme, nerveux dans sa conduite et en définitive d'une efficacité irréprochable. Le contrat est respecté, le lecteur aura droit à son lot de péripéties et de personnages bien campés, le bouquin se lit d'une traite sans que jamais l'intérêt ne diminue. Très professionnel, somme toute. Pas du grand Canal, certes, mais force est de constater que même le « petit Canal » se situe largement au-dessus de la production moyenne actuelle. L'auteur semble avoir pris beaucoup de plaisir à l'écriture de cette histoire, gageons que sa lecture saura vous en procurer autant.