Ray BRADBURY
DENOËL
218pp - 18,00 €
Critique parue en janvier 2003 dans Bifrost n° 29
Compagnon lecteur, attention : si vous achetez ce livre, que ce ne soit ni alléché par la phrase du sous-titre, « Souvenirs d'une famille d'immortels » — si on a bien affaire à des immortels, cela n'a rien à voir avec une famille de vampires —, ni par la quatrième de couverture. En parlant d'un certain dictateur qui vient de prendre le pouvoir en Allemagne, puis en décrivant ce livre comme étant un des romans les plus engagés de Bradbury, cette dernière biaise et déforme la réalité du livre. Décidément, ça devient une manie chez « Lunes d'encre »…
Un manoir improbable et doué de vie se bâtit tout seul sur une colline en une unique nuit, puis invite au fur et à mesure les membres de la Famille à venir vivre en son sein. Des créatures immortelles et ne vivant que la nuit, qui composent une « Famille » à prendre au sens large, fait d'être surnaturels, d'archétypes, d'objets élevés au rang de dieux et devenu vivants, et bien d'autres encore, la liste est impressionnante et très imaginative. Timothy, un petit garçon de chair et de sang qui fut jadis abandonné sur les marches du manoir, va devenir leur chroniqueur et le témoin involontaire de la fin du manoir.
Que dire de ce court roman fantastico-poétique ? Rien. De la Poussière à la chair ressemble à si méprendre à une jolie boule de Noël ciselée main : c'est beau, sensible et délicat, poétique et nostalgique, féerique… et totalement creux.