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Les critiques de Bifrost

Deepsix

Deepsix

Jack MCDEVITT
L'ATALANTE
537pp - 21,00 €

Bifrost n° 30

Critique parue en avril 2003 dans Bifrost n° 30

Au début du XXIIIe siècle, Deepsix, dans le système de Maleiva, reste toujours à explorer, la première expédition, désastreuse suite à l'attaque de la faune locale, étant restée la seule. Vingt ans plus tard, une planète géante gazeuse à la dérive va percuter ce monde, alors même que les planétologues et les physiciens s'intéressant à l'événement découvrent les ruines d'une civilisation. Priscilla Hutchins, déjà rencontrée dans Les Machines de Dieu, est sommée de se détourner de sa mission pour mener une rapide fouille archéologique. Sur cette équipe se greffent des gens issus d'un vaisseau de tourisme venu assister à la catastrophe. Alors que le petit groupe visite les ruines d'une société préindustrielle, les vaisseaux dans l'espace découvrent un incroyable assemblage de poutrelles constituées d'un matériau très léger, probable vestige d'un ascenseur spatial.

Mais un tremblement de terre anéantit les deux navettes spatiales au sol. Et aucun des vaisseaux en orbite n'en possède d'autre. Il reste moins de quinze jours avant la catastrophe. Commence alors une incroyable course contre la montre pour sauver ces explorateurs sommés dans le même temps de se défendre contre une faune et une flore hostiles, ainsi que contre les autochtones qui se découvrent finalement. La partie anthropologique du roman est cependant occultée par la nécessité de réussir ce sauvetage, même si elle réserve quelques surprises sur la nature de ces espèces intelligentes.

McDevitt entretient un suspense sans faille, ne négligeant aucune pièce de son échiquier : on suit aussi bien les efforts désespérés des naufragés que ceux des vaisseaux spatiaux pour leur venir en aide ou encore les tentatives de divers groupes d'intérêts, commerciaux ou scientifiques, pour se soustraire à leurs obligations et reprendre leurs activités. La solution d'une nasse géante récupérant une navette incapable de se libérer de l'attraction terrestre, bien qu'improbable, est un morceau d'anthologie.

Dans la veine des récits catastrophe, l'auteur n'oublie pas de bien typer ses personnages et de les faire évoluer pendant la traversée des épreuves : bien que convenus, le lâche scientifique et l'écrivain cynique sont à cet égard particulièrement réussis. Les contretemps et les coups du sort achèvent de transformer ce roman en un insoutenable suspense. Passionnant du début à la fin.

Claude ECKEN

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