Après Dystopia-1, voici donc la suite et fin des nouvelles de l'étonnant Richard Christian Matheson, fils du légendaire Richard Matheson. Un second opus plutôt placé sous le signe du rock'n'roll et du mainstream avec des textes comme « Whatever » (la novella qui ouvre le recueil), « Je suis toujours là » et « Groupies ». Tout comme dans Dystopia-1, ce recueil contient un nombre indéniable de perles, notamment « Etudes supérieures » ou encore le susnommé « Whatever ». Dans ce dernier, on suit le parcours chaotique d'un groupe de rock, de sa fondation à sa disparition tragique dans un accident d'avion. En soixante pages, Richard Christian Matheson se paye le luxe de décrire deux décennies (les années soixante et les seventies), l'univers du rock, ses trips, ses outrances et ses incarcérations. Un tour de magie que ce « Whatever », un coup de maître qui arriverait presque à éclipser des textes comme « Je suis toujours là », récit poignant où l'on rencontre et écoute une groupie qui a accepté d'être greffée sur le chanteur qu'elle aime afin de prolonger la vie de celui-ci, de le laisser se nourrir d'elle tel un vampire. Derrière l'humanité « freak » de Richard Christian Matheson brillent des lames de rasoir, des phares sur Mulholland Drive, des incendies criminels à Hollywood, des rails de cocaïne sur l'échine moite du showbiz. Tout est là, derrière le rideau lourd et épais qui sépare le jour de la nuit, le monde d'en bas du monde d'en haut, l'Amérique du reste de la planète. Si vous aimez le grand frisson, franchissez donc ce rideau… vous ne le regretterez pas.