Brandon SANDERSON
LIVRE DE POCHE
320pp - 7,90 €
Critique parue en janvier 2023 dans Bifrost n° 109
Quand Brandon Sanderson, stakhanoviste de la fantasy (mais pas que), se tourne vers la forme courte, cela donne… un roman de taille normale. Toute exagération mise à part, Éclat de l’aube constitue donc un appendice au monumental cycle des « Archives de Roshar », qui vient s’intercaler entre le tome 3, Justicière, et le tome 4, Rythme de guerre. Pour faire simple : Roshar, planète balayée par les vents, est désormais le théâtre d’une guerre entre les humains et les néantifères, une race autochtone désireuse de reprendre ses droits. Mais, loin des champs de bataille et de toute cette agitation, voilà qu’un vaisseau fantôme est découvert au large des côtes. Rysn, jeune maîtresse-marchande ayant perdu l’usage de ses jambes deux ans plus tôt, est propriétaire d’un navire : la voilà missionnée pour que son équipage aille enquêter là où rôdait ce vaisseau abandonné. Il s’y trouve une île, auparavant cernée par une tempête perpétuelle mais accessible depuis peu : une île susceptible de dissimuler des trésors… et plus encore. Quelque chose pouvant donner un avantage aux humains dans le conflit. Pourtant, certaines puissances semblent avoir tout intérêt à ce que le secret demeure. Et Rysn devra faire appel à toutes ses capacités de négociatrice pour mener à bien sa mission.
Celles et ceux qui suivent les « Archives de Roshar » depuis leurs débuts savent Sanderson investi dans la création de son univers, le Cosmère. La présente quête secondaire, où l’on recroise quelques visages connus, a pour atouts l’approfondissement du monde et une protagoniste éminemment attachante. Néanmoins, le récit jusqu’à l’île mystérieuse traîne en longueur, et la nature des antagonistes comme la résolution du conflit pèchent un peu, les premiers par leur importance surprenante au sein du Cosmère, la seconde par sa simplicité.
Reste une parenthèse au sein de la saga sympathique, que l’on conseillera surtout aux aficionados de l’auteur.