Connexion

Les critiques de Bifrost

Équilibre

Alain LE BUSSY
FLEUVE NOIR
320pp -

Critique parue en octobre 1997 dans Bifrost n° 6

 

Un jeune chirurgien, Claude Smith, se voit offrir la direction du centre hospitalier de Freeman ; poste qui lui permet de n'avoir pas à retourner sur Pureté, un monde en proie à la religion duquel il est originaire. À condition, bien sûr, de faire du renseignement, car Freeman est le monde frontière qui sépare les Terriens des Fillts reptiliens aux termes du pacte d'Équilibre. La nouvelle ligne éditoriale du Fleuve en matière de pagination a permis à Alain le Bussy de réussir le tour de force d'exposer la situation à travers la naissance d'une relation amicale puis amoureuse entre Claude et Jenny Bishop. Le Bussy pourra aussi détailler à loisir les excellentes relations confraternelles nouées par le jeune médecin avec son homologue Fillts, Doar, faisant apparaître les Fillts très proches des humains. Il insiste d'ailleurs beaucoup sur cet aspect.

L'air de rien, Smith se sera attaché de solides inimitiés qui vaudront à l'action de prendre son essor par deux tentatives d'assassinat. Il prendra conscience de la tension qui monte sur Freeman. Les va-t-en-guerre du Fléau considérant, à juste titre d'ailleurs, le pacte comme défavorable aux humains, n'iront pas par quatre chemins… La présence d'une énorme flotte Fillt les incitera à lancer une agression bactériologique contre les E.T. à laquelle les services secrets mettront bon ordre. L'occasion fera basculer l'Équilibre en même temps que le plateau en faveur des Terriens sans qu'ils aient à rompre le pacte.

À l'instar de La croix et la lionne de Michel Jeury ou de Une si belle planète de B. R. Bruss, Équilibre traite de la tension sur un monde frontière entre deux puissances galactiques. Tout à fait linéaire, le récit manque un peu de rythme et on attend 100 pages la première tentative d'assassinat. On ne s'ennuie cependant pas une seconde. L'intérêt croit avec la montée de la tension et le suspense sur le Nouvel Équilibre est savamment entretenu. Une bonne histoire sans surprise ni originalité excessive, dans la pure tradition du Fleuve Noir, où le Bussy fait preuve de son art de conteur. S'il n'a pas ici inventé la poudre, il s'entend fort bien pour éviter de la faire parler.

Jean-Pierre LION

Ça vient de paraître

Les Armées de ceux que j'aime

Le dernier Bifrost

Bifrost n° 116
PayPlug