Un Internet qui s’effondre et tout disparaît…
Tout commence à l’approche de fêtes de Noël : des fêtes sous de tristes auspices, avec un climat de tensions grandissantes entre les USA et la Chine. Alors qu’une tempête de neige se dirige vers New York, Internet cesse soudain d’y fonctionner et entraîne dans sa panne bon nombre d’infrastructures : électricité, eau… L’île de Manhattan se retrouve bientôt coupée du monde, mais les rumeurs les plus inquiétantes y parviennent : cet effondrement du réseau serait une attaque terroriste en provenance d’Iran, de Russie ou de Chine, allez savoir. Dans l’immeuble où habite Mike Mitchell, ingénieur et jeune père de famille, la survie s’organise tant bien que mal, alors que les espoirs d’une reprise s’amenuisent.
Page-turner plutôt efficace, Extinction est cependant plombé par quelques défauts : des clichés à la pelle, des personnages monolithiques, un narrateur indécrottablement falot, un début mollasson, et un titre français à côté de la plaque (non, il n’est nullement question d’extinction de la race humaine). Le titre original, Cyberstorm, annonce bien mieux les enjeux, situés tant dans le monde réel que dans la sphère virtuelle. Ce faisant, ce roman-catastrophe interroge notre dépendance à la technologie, la tentation du survivalisme et la foi à apporter (ou non) aux apparences dans un monde où le virtuel supplée le réel.
Les apparences, justement. Elles sont au cœur d’Atopia Chronicles, tout premier roman de Mather : une véritable incursion dans la hard science, sous la forme d’un fix-up centré autour d’une île artificielle et de la thématique de la réalité augmentée. Un roman, bien plus solide que le présent Extinction, qu’on espère vite voir traduit en français.