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Les critiques de Bifrost

Extinction Game

Extinction Game

Gary M. GIBSON
L'ATALANTE
384pp - 21,90 €

Bifrost n° 84

Critique parue en octobre 2016 dans Bifrost n° 84

Jerry Beche est l’un des derniers survivants sur sa planète. Le dernier, peut-être. Après une épidémie mortelle déclenchée par quelques illuminés, l’humanité a disparu. Or un matin, il repère des traces de pas… Et se retrouve aussitôt capturé « pour son bien ». Après une période d’interrogatoires et de tests, il s’échappe et reçoit la vérité en pleine figure : il a été transporté sur un autre monde. La réalité qu’il découvre est alors vertigineuse : le voici associé à un petit groupe de survivants venus d’autres planètes, elles aussi vidées de leurs habitants – suite à un cataclysme gigantesque, une guerre mondiale, un accident, voire quelque obscure volonté des natifs… Les types d’apocalypse sont hélas infinis ! La mission de ces quelques élus : récupérer, dans des univers parallèles, des objets ou des technologies. Mais au profit de qui ? Les ordres sont issus de l’« Autorité ». Mais ni Jerry ni ses compagnons éclaireurs ne savent d’où viennent ses représentants. Ni pourquoi ils doivent risquer leur vie pour des artefacts parfois ridicules en apparence. Sans compter les regards en coin que certains jettent à Jerry. Comme s’il était une gêne, un danger, un porte-poisse. Comme s’il était porteur d’une vérité dérangeante.

On l’aura compris d’emblée : quiconque maîtrisera un tant soit peu la sous thématique des ouvrages mêlant post-apo’ et univers parallèles passera son chemin ; il ne trouvera rien de bien original ici, rien de très bon non plus, tant les idées développées dans ces pages semblent avoir été piochées à droite à gauche. Et le lecteur bifrostien sagace de s’interroger, du coup, sur la nécessité de poursuivre… Vite, la poubelle ! Eh bien, pas tant que cela, en fait. Certes, l’été est passé… Mais prenez garde : il se pourrait bien qu’en dépit de l’aspect convenu de l’ensemble, il vous prenne l’idée de jouer les prolongations avec ce récit sans prétention mais somme tout fort bien construit. Extinction Game mérite sans outrance le qualificatif de page turner. Les aventures s’enchaînent avec force explosions (certaines scènes ne dépareraient pas dans un bon vieux blockbuster US) et cadavres. Dès les premières pages, les mystères tombent en masse sur le narrateur. Gary Gibson s’y entend pour les résoudre les uns après les autres, sans trop tirer sur la corde, sans trop faire naître d’agacement chez son lecteur – quand bien même il arrive que tout cela soit bien prévisible, dénué de vraie surprise. Mais le romancier parvient à nous surprendre de temps en temps. Suffisamment en tout cas pour ne pas (trop) bouder son plaisir. Quant à ceux qui auront été emballés (il y en aura), sachez que Survival Game, le deuxième tome de cette « duologie », vient de paraître en VO. Avis aux amateurs…

Raphaël GAUDIN

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