Après un roman il y a quelques mois1, les éditions Oxalis — nouveaux venus sur la scène de la small-press — publient ici le premier volet d'une anthologie périodique, quadrimestrielle pour être précis. Cet opus regroupe huit nouvelles et un article autour du thème « femme et imaginaire », plus trois autres textes « hors thème ». Douze récits plutôt brefs situés sur les trois continents du monde de l'imaginaire : fantastique, fantasy et SF.
Au sommaire (exclusivement francophone), les inconnus côtoient les deux ou trois qui le sont moins. On sait le lecteur parfois réticent devant l'absence de « locomotive », on le sait aussi parfois trop frileux. ]e n'ai en l'occurrence trouvé aucun texte mauvais (encore que ]e ne me prononcerai pas sur la contribution de Léa Silhol que je n'ai pas réussi à lire, rebuté par son symbolisme trop hermétique à mon goût).
Aucun texte marquant non plus, il est vrai, de ceux dont on se souvient quelques mois après la lecture. Certains, pourtant, y arrivent presque. Ainsi « L'Affaire des saveurs oniriques », de Nicolas Cluzeau, dont l'héroïne et l'univers séduisants nous entraînent tambour battant dans une aventure qui a hélas tendance à s'embourber à mi-parcours. Ou « Un Rêve étrange » de Michelle Cendré, une histoire romantique de voyage dans le temps qui semble partir dans le cliché pour mieux nous passer les menottes, comme chantait Higelin. Ou encore « Le Prix du pardon » de Matthieu Walraet, au postulat de base d'une séduisante originalité. Ma préférence allant au « Manuscrit » de Philippe Heurtel, qui empoigne son lecteur et le mène sans aucune baisse de rythme jusqu'à une implacable conclusion.
Globalement, les auteurs manifestent un tel plaisir de raconter qu'il incite à l'indulgence. On gardera de ce premier numéro le souvenir d'un moment de lecture somme toute relativement agréable.
Note :
1. Le médiocre Djet Glider de Serge A. Seguret.