White Sands, Nouveau-Mexique, site militaire de Delta Range. Peter Jance, soixante-seize ans, est un brillant scientifique qui travaille sur un projet d'armement. Atteint d'un cancer incurable, convaincu par son épouse, le docteur Béatrice Jance qui travaille pour Frederick Wolfe, généticien et chirurgien de génie, Peter accepte que son cerveau soit transplanté sur un clone. La scène (pp. 93-99), bien écrite, vaut les descriptions chirurgicales de Bruce Sterling dans Le Feu sacré. Et après…
Et après…
Et après c'est du Wes Craven, qu'est-ce que tu crois, c'est ripoliné sur le bandeau rouge, va pas couiner que t'étais pas prévenu ! Le gars Wes, pas bégueule, ne peut résister au coup du cauchemar de la main couverte de boue qui surgit d'un carré de terre humide. Fin dialoguiste, il joue sur les différents registres. Ainsi de l'échange techno-thriller mongolien :
« Je voulais vous attirer ici afin de vous prévenir.
— De quoi ?
— Il vaut mieux que vous ne le sachiez pas. »
Ou des considérations neurogénétiques cyber popcorn financées par les éditions Harlequin : « Franchement, ce n'est pas parce que nous avons le même ADN que tu dois lire dans mes pensées ». Ça chie dans le cockpit, littéralement, même que le pilote se ruine sa combinaison anti-G, et on vide plusieurs fois son verre avant de commander une deuxième tournée. Les clones déconnent, les connes se font cloner au cas où il en manquerait pour tirer un coup et à la ligne, sans parler qu'on frémit aux menaces oulala : « Si vous continuez ainsi, je vous couperai les pouces et les gros doigts de pied. Comme ça, tout le reste de votre vie, vous marcherez comme un orang-outang ivre ».
La fin, je ne me rappelle plus, parce que je suis allé boire un verre de Banga.
Mais une chose est sûre, Wes, t'es grand. 'tain, après ton premier roman, tu devrais faire prophète pour les gros à masque de Scream.