Jack CAMPBELL
L'ATALANTE
378pp - 19,90 €
Critique parue en octobre 2008 dans Bifrost n° 52
Quiconque aime le space opera classique, avec ses équipages nombreux, ses officiers courageux, ses missiles, astroports, galons, ponts multiples, bases secrètes, uniformes, etc., ne saurait faire l'économie d'un coup d'œil sur le catalogue de l'Atalante où, outre David Weber et son insupportable Honor Harrington, on a pu découvrir John Scalzi et maintenant Jack Campbell.
Qui nous propose comme contexte une Guerre de Cent Ans stellaire opposant l'Alliance aux Syndics — sans que l'on sache vraiment pourquoi le conflit a éclaté, si ce n'est que ceux des Syndics sont de fieffés salauds. Pour preuve et histoire que les choses soient claires, le récit commence au moment où une puissante flotte de l'Alliance, partie frapper l'ennemi au cœur, se retrouve prise au piège ; les Syndics exécutent alors les officiers de l'Alliance venus négocier la reddition de la flotte à laquelle ils lancent un ultimatum. C'est un brin boiteux, l'attitude des Syndics donne plutôt à penser qu'ils n'accepteront aucune reddition, incitant par là leurs adversaires à combattre jusqu'à la mort. C'est contre-productif et somme toute illogique, mais enfin, ça permet à l'intrigue de se déployer. Bref…
Le héros de cette série est « Black Jack » Geary, un officier qui a été récupéré dans une capsule de survie après une dérive d'un siècle dans l'espace à la suite d'un des premiers accrochages entre l'Alliance et les Syndics. Il est entre-temps devenu une icône héroïque, une légende de nouveau vivante, et c'est à lui que l'amiral a confié le commandement durant les fameuses négociations… Son rôle n'est pas forcément des plus faciles à assumer. Il est attendu au tournant et doit convaincre ses officiers de recourir à des tactiques d'un autre âge. Et place à l'action, aux manœuvres, aux combats…
Par certains aspects, La Flotte perdue n'est pas sans rappeler la nouvelle série télé de Galactica, justifiant une touche de féminité dans ce monde de brutes. Par ailleurs, Jack Campbell sème ici et là divers indices quant aux futurs développements de l'intrigue.
Si l'on est à cent lieues de La Paille dans l'œil de Dieu de Niven et Pournelle (le Bélial') en matière de S-F militariste, si ce n'est pas le livre de l'année ni même celui du mois, ce roman n'en est pas moins d'une lecture agréable, quoique futile, qui devrait ravir les aficionados de David Weber.