[Critique commune à Infestation et Destruction.]
Dans notre précédente livraison estivale, nous vous évoquions Éclosion, le premier volet de la trilogie arachnophobe d’Ezekiel Boone. Si vous ne l’avez pas lu et comptez le lire, ou bien si les araignées vous mettent mal à l’aise, passez d’emblée à la critique suivante.
Rappel des événements : de par le monde, des hordes d’araignées ont surgi, boulottant tout sur leur passage — y compris les humains. À la fin du roman, elles mouraient toutes subitement. La fin du cauchemar ? Non, plutôt un bref répit avant la deuxième vague. Roman polyphonique mené tambour battant, Éclosion s’avérait diablement efficace à défaut d’être original. Quid des suites ?
Dans Infestation, l’humanité panse ses plaies en sachant que le pire reste à venir. De partout, des cocons géants se préparent à éclore pour libérer une engeance à huit pattes, pire que la vorace première vague. Car ces nouvelles araignées, au dos marqué d’une bande rouge, sont organisées et semblent préparer la venue de quelque chose d’autre. Aux USA, la guerre contre ces bestioles est bien mal engagée, et la présidente Stephanie Pilgrim devra se résoudre à des choix radicaux si elle veut sauver ce qui peut l’être. À moins que Shotgun, ingénieur survivaliste planqué dans son bunker perso avec quelques amis, parvienne à mettre au point un moyen de défaire les araignées. Si l’action est moins frénétique dans ce deuxième volume, la tension rampante se fait palpable… Chapitres courts, style plaçant le lecteur au plus près d’une galerie de héros comme d’anti-héros, brossés avec efficacité — qu’il s’agisse de personnages récurrents ou points de vue d’un seul chapitre —, le roman se dévore (ha). Dommage que les promesses ne soient pas vraiment tenues dans Destruction. Pourtant, ce dernier volet commence bien avec un suspense maximal et des protagonistes en situation délicate — les uns aux prises avec des araignées, les autres avec des congénères humains aux vues diamétralement opposées sur les solutions à apporter. Néanmoins, la fin apparaît quelque peu bâclée au profit d’un final et d’un happy end expéditifs. Dommage.
Bref, en matière de roman catastrophe, la trilogie d’Ezekiel Boone constitue un divertissement efficace à défaut d’inoubliable.