Après un sympathique livre de science-fiction pour la jeunesse, Le Bleu des mondes, paru il y a un an dans la collection « Vertige » des éditions Hachette, J.-P. Hubert confirme avec ce nouveau roman son retour sur la scène éditoriale, après presque dix ans d'absence.
On ne peut que se réjouir de cette nouvelle, même si la qualité de Je suis la mort n'est pas à la hauteur de nos espérances.
Passons rapidement sur la laideur de l'illustration de couverture (une constante au Fleuve) et sur un titre peu engageant pour nous intéresser à l'histoire. L'action se situe au milieu du XXIe siècle, à Middenstad, mégalopole de quatre-vingt millions d'âmes s'étendant dans toute la vallée rhénane. L'humanité se remet plutôt mal d'une pandémie causée par des nano-ordinateurs biologiques, lesquels ont infecté le cerveau des vingt-cinq milliards d'habitants de la planète, modifiant leur comportement de façon souvent spectaculaire. Ainsi Jonis Fall, musicien réputé, accro à toutes sortes de drogues, est-il persuadé d'être la Mort. Le problème c'est qu'il n'est visiblement pas le seul à le croire, car certains organismes, comme la société Pandora, spécialisée dans les rêves de synthèse, ou l'Église de la Clarté Ultime, s'intéressent à lui Pour les uns, Jonis détient les clés de l'immortalité, pour les autres il est celui qui déclenchera l'apocalypse sur Terre.
Je suis la mort fait partie de ces thrillers cyberpunks à la française, sous-genre assez peu intéressant dans l'ensemble mais qui a donné naissance à quelques réussites mineures, comme Inner City de Jean-Marc Ligny. Dans le cas présent, si Jean-Pierre Hubert remet à jour certains gadgets, entre autres en introduisant les nanomachines, il n'apporte pas grand-chose de nouveau, son univers et son récit s'inscrivant dans un cadre dont on a depuis longtemps fait le tour. Je suis la mort s'avère être un produit de consommation courante, tout à fait à sa place dans cette collection, mais qui ne tend pas justice à son auteur.