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Les critiques de Bifrost

Jennifer a disparu

Jennifer a disparu

Laurent GENEFORT
WALRUS
110pp - 9,99 €

Bifrost n° 83

Critique parue en juillet 2016 dans Bifrost n° 83

Laurent Genefort est pour le moins une figure connue en Bifrosty : on lui doit entre autres le cycle « Omale » (« Folio SF ») et, plus près de nous, Lum’en (au Bélial’), roman lauréat du prix Julia-Verlanger 2015 et du Grand Prix de l’Imaginaire 2016 – sans oublier sa nouvelle « Ethfrag », au sommaire de notre 78e livraison, elle aussi lauréate du Grand Prix de l’Imaginaire 2016, un doublé meilleur roman/meilleure nouvelle francophone inédit dans l’histoire du prix…

Donc, l’arrivée des aliens sur Terre n’est pas une bonne nouvelle pour tout le monde, à commencer par notre narrateur, romancier de science-fiction, et par là même contraint à changer ses plans de carrière pour se reconvertir en détective privé. Il faut dire que la mode littéraire du moment tend davantage aux histoires de fesses entre humain et vampire, vampire et loup-garou, ou plus simplement aux histoires de fesses tout court…

Attendant avec une impatience non dissimulée l’arrivée de clients, notre privé voit débarquer dans son local un extraterrestre – le frère de Totoro tout craché et répondant au doux nom de Patou. Un client, enfin ! Qui signale illico au désœuvré que son amant, Jennifer, a disparu. On s’en doute, c’est le début des ennuis…

De Creil à Bruxelles en passant par les restos du trajet, le récit taille son chemin, une route bourrée de références à la pop’ culture contemporaine – de Lady Gaga à Psy et son Gangnam Style, sans oublier, on l’a dit, un Totoro gigantesque doté d’un accordéon dissimulé sous sa poitrine. Ambiance Men in Black garantie, avec cohorte d’extraterrestre incluse, ce qui n’est pas non plus sans nous ramener vers Points chauds (Le Livre de poche), autre roman de l’auteur farci d’extraterrestres et prenant pour point de départ une arrivée massive d’ET de toutes sortes et espèces.

Au final, un court récit en mode road-trip déjanté assez inattendu sous la plume de Laurent Genefort, hommage assumé aux Futurs mystères de Paris de Roland C. Wagner dans lequel on retrouvera aussi quelque chose du Dirk Gently de Douglas Adams, voire de Jonathan Ames, le héros désabusé de la série Bored to Death (l’abus d’alcool et de psychotropes en moins). En somme, une petite pépite de détente que l’on conseillera sans réserve.

Jérémy SEMET

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