Rien n'arrête la progression des Possédés revenus d'entre les morts. Non contents d'investir le corps des vivants, ils sont capables de créer des objets à partir du néant ou de lancer des éclairs. Les maigres moyens défensifs des humains ne suffisent pas à les contenir, d'autant plus que leur éradication ne résout rien. L'organisation d'Al Capone se décline à présent à l'échelle de systèmes planétaires et, sur l'astéroïde Valisk, Rubra est forcé de capituler.
D'autres problèmes compliquent la situation : Quinn Dexter, toujours orienté vers les forces des ténèbres, se rend sur Terre pour y semer la terreur et la désolation. Alkad Mzu, armée du terrifiant Alchimiste, capable de détruire une planète, est recherchée par de multiples factions. Il ne s'agit pas seulement de l'arrêter dans son désir de vengeance, mais d'empêcher les Possédés de s'emparer de son engin de mort.
C'est principalement cette traque qui est au centre de ce quatrième volume, toujours aussi foisonnant d'intrigues et de personnages, de cette fresque monumentale qu'est L'Aube de la nuit. Bien que la situation semble désespérée, de valeureux combattants, avec leurs faibles moyens, résistent à l'invasion. Aucune solution n'est encore en vue, bien que des pistes se dessinent à présent : les Kiint, ces extraterrestres qui se tiennent à l'écart des autres espèces, savent ce qui a causé cette rupture dans le réel mais refusent de délivrer le moindre secret, affirmant que la réponse réside au sein de chaque espèce...
Au terme de 2000 et quelques pages de scènes de bravoure et d'actions éclatantes, on sent tout de même la lassitude s'installer ; les fils entre les protagonistes tardent à se nouer et les éléments du puzzle à se rassembler. Pis : des situations se compliquent avec l'arrivée de nouveaux intervenants, comme ce frère caché de Joshua Calvert, qui revendique son vaisseau en héritage. Hamilton continue de s'amuser avec les codes du space opera, des soaps et des romans feuilleton en général, sans presser le rythme. En habile conteur, il maintient ce qu'il faut de suspense pour entraîner le lecteur avec lui et lui faire miroiter une résolution de l'intrigue qui ne peut qu'être surprenante... dans un millier de pages ! Monumental.