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Les critiques de Bifrost

L'Ambre du diable

L'Ambre du diable

Mark GATISS
BRAGELONNE
312pp - 25,00 €

Bifrost n° 82

Critique parue en avril 2016 dans Bifrost n° 82

Lucifer Box est de retour ! Mais tout est désormais bien différent pour notre anti-héros britannique depuis l’aventure du Club Vesuvius. Dans le premier volume de la trilogie, nous étions au début du XXe siècle, avec Lucifer artiste décadent qui trompait son ennui en assassinant les cibles que lui désignait une officine secrète au service de la Reine. Avec L’Ambre du diable, les temps ont changé. Nous sommes passés aux années vingt et Lucifer se sent un vieil homme, déjà quadragénaire, loin d’être en phase avec son époque et sa modernité qui lui échappe.

Le cadre du roman évolue également, le projet de Mark Gatiss devient alors plus évident. Nous quittons les univers d’Arthur Conan Doyle et consorts pour rejoindre le New York de la Prohibition et du coup de poing facile. Le fascisme pointe son nez hideux avec succès. Vétéran de la Première Guerre mondiale, Lucifer Box se voit confier une dernière mission avant d’être mis à la retraite. On ne cesse de le lui répéter : il n’est plus le meilleur. Lui restent son charme et son fantastique appétit sexuel, certes, mais la nostalgie et les souvenirs sont là. Des anciens amis et amants sont morts. D’autres ont disparu.

Lucifer Box est un personnage aussi irritant qu’intéressant. Narrateur égotiste, doté d’un sens de la pointe redoutable, il est le prétexte qui permet à Mark Gatiss de se promener à travers l’histoire du roman policier, allant du récit hardboiled au roman d’espionnage à la John Buchan pour finir dans le pur fantastique.

Le dernier volume de la série, Black Butterfly, sera certainement dans nos bibliothèques l’année prochaine. L’ultime aventure de Lucifer Box l’enverra en Jamaïque, nul doute qu’il y sera doté d’un indispensable permis de tuer…

Étienne BARILLIER

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