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Les critiques de Bifrost

L'Aube incertaine

L'Aube incertaine

Roland C. WAGNER
L'ATALANTE
352pp - 18,50 €

Bifrost n° 6

Critique parue en octobre 1997 dans Bifrost n° 6

 

Tem, tout juste remis de sa confrontation avec un archétype psychopathe et des incroyables révélations nées de ce combat (L'odyssée de l'Espèce), rempile à nouveau, mais cette fois dans le but de tirer au clair une série de décès (des meurtres ?) touchant exclusivement les adeptes du Délirium, un mouvement artistique essentiellement basé sur le credo du « vite et jusqu'au bout » très populaire auprès des jeunes. Une enquête à première vue moins dangereuse que sa précédente affaire, à première vue seulement…

Les Futurs Mystères de Paris, série dans laquelle prend place L'aube incertaine en tant que quatrième opus, bénéficient d'un atout de taille : Tem, son héros. En effet le caractère sympathique de ce personnage, un privé doté d'un étrange pouvoir, celui d'être oublié par tout (ordinateurs, administrations, etc) et tout le monde, n'échappera à personne. Deuxième gros plus de la série : son cadre, un monde ayant connu la Grande Terreur, sorte de conjonction ou l'univers de nos fantasmes s'est fondu avec celui de notre quotidien. Au sortir de cette catastrophe l'homme s'est assagi, a abandonné la plupart de ses pulsions autodestructrices, a renoué, bien souvent, avec la spiritualité. Une nouvelle race est apparue, les Millénaristes, mutants pacifiques aux pouvoirs étranges (dont Tem fait parti). Tout cela transposé dans un Paris du milieu du XXIe siècle, une banlieue, une France décalée mais néanmoins très proche, délicieusement « franchouillarde ». Tout cela participe d'une ambiance unique, vraiment particulière.

Pour toutes ces raisons L'aube incertaine s'impose comme un Polar S-F attachant. Et, s'il n'atteint pas le foisonnement du tome précédent (L'odyssée de l'Espèce), il n'en demeure pas moins distrayant. On notera que l'auteur continue a diversifier les points de vues (un principe amorcé dans l'épisode précédant), propulsant certains des personnages environnant Tem au rang de narrateur, d'où un gain très net en authenticité. De même on remarquera que ce présent tome est beaucoup plus lié à ses prédécesseurs, ce qui n'interdit pas une lecture indépendante quoiqu'on ne puisse totalement la recommander.

Olivier GIRARD

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