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Les critiques de Bifrost

L'École des assassins

L'École des assassins

Ugo BELLAGAMBA, Thomas DAY
LE BÉLIAL'
184pp - 12,00 €

Bifrost n° 100

Critique parue en octobre 2020 dans Bifrost n° 100

L’École des assassins est une œuvre post-cyberpunk où, en 2047, de quasi-super-vilains créés par génie génétique, nanotechnologie, manipulation quantique, voire par un entraînement tiré des enseignements de ce même Miyamoto Musashi au centre de La Voie du sabre, servent d’assassins d’élite à une transnationale sans scrupules, dans un monde où l’espionnage industriel, le meurtre et l’attentat sont devenus des pratiques commerciales parmi d’autres pour ces corporations aussi puissantes que des nations ou presque. Ces assassins servent à lutter contre les concurrents, les Triades qui gênent leurs activités en Asie ou les juges mandatés par les instances internationales. Dotés de noms de code et de capacités qui semblent tout droit sorties de chez DC ou Marvel, ces personnages vont entrer en dissidence, et ce malgré le fait que leur employeur a plusieurs moyens définitifs de les réduire au silence.

Si ce court roman n’est pas dépourvu de fond (on y parle montée en puissance des Firmes, manipulations génétiques interdites, statut du surhomme et de l’arme vivante, etc.), il doit surtout être appréhendé comme une vigoureuse série B d’action, nerveusement rythmée, aux nombreux combats aussi visuels qu’haletants. La patte de Thomas Day est plus reconnaissable que celle de son co-auteur, et sans surprise orientée érotisme, mystique japonaise et action, quand Bellagamba est plus dans la description de cet univers. Le roman reste intéressant, même si le joyeux mélange Matrix / X-Men / Watchmen / Musashi peut parfois laisser dubitatif avec quelques clins d’œil un peu trop appuyés. On retiendra cependant un aspect… eganien tout à fait fascinant sur la fin.

Sympathique petit livre de nanopunk très orienté action et hyper-référencé, L’École des assassins se lit à toute vitesse et avec un plaisir quasi coupable, tellement qu’on regretterait presque (presque…) qu’il n’ait pas été plus étoffé. Ce n’est pas un livre qui vous retournera le cerveau, mais ce n’est pas ce qu’on lui demande, et ce qu’il fait, il le fait très bien.

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