Kitty DOOM
DENOËL
167pp - 5,55 €
Critique parue en octobre 1997 dans Bifrost n° 6
Aldoran est un dormeur, un médiateur que l'on réveille de sa transe cryogénique dans les moments de crises graves. Et justement… Le monde de Sombre-flot, planète de boue productrice d'une substance de Jouvence recherchée dans toute la Galaxie, sombre dans la terreur. Car ce qui aurait pu être une fantastique source de revenus s'avère posséder un revers de médaille cauchemardesque. En effet les habitants du noyau, depuis longtemps coupés de la surface, n'ont pas trouvé de meilleure occupation que de terroriser les autochtones par des décharges magnétiques détruisant les habitations et massacrants la population. Maux dont les nantis, soit dit en passant, sont protégés car résidents dans de véritables palaces volants. Aldoran va devoir concilier les intérêts des deux partis, du moins le croit-il, au début, avant que les événements ne prennent un tour nouveau…
Voici donc un monde austère et hostile, décrit dans un court roman qui se lit aisément et par lequel on se laisse facilement entraîner. Un récit qui s'insère dans une série reprenant le personnage d'Aldoran, dans le cadre d'autres missions, mais qui souffre de réelles incohérences. Un exemple : la molécule de bois n'existe pas en tant que telle (le bois est une structure très complexe qui ne peut se réduire à une molécule — détail que semble ignorer l'auteur), et franchement, même si elle existait, il apparaît très peu probable que l'injection d'une telle substance fasse pousser des bourgeons sur un infortuné cobaye ! Certes nous sommes ici dans le domaine des littératures de l'Imaginaire, un domaine qui n'autorise pas, malgré tout, n'importe quelle énormité…
On terminera en précisant que côté narration l'intrigue est bien menée quoique parfois un brin inconsistante, les personnages pâtissant d'une psychologie bien peu élaborée.