Une guerre larvée oppose les Detersac, vignerons progressistes et notables du hameau, aux Gilbert, qui tiennent à préserver une viticulture bio. Les premiers accusent les seconds de répandre les maladies de la vigne qu'ils sont prêts à arracher. Cerise, que sa grand-mère Anna, guérisseuse et sorcière, initie au culte d'un Esprit du vin protégeant le vignoble, aime le fils du clan opposé. Leur amour saura-t-il surmonter les rivalités, malgré le caractère timoré du fils et la violence du père ? Alors que les fils du drame se nouent, Cerise réalise qu'elle est bien plus apte que sa grand-mère à recevoir en elle l'Esprit du vin. Un écrivain, récemment abandonné par sa femme, est le témoin privilégié de cette tragédie.
Une fois de plus, Michel Pagel prouve ses formidables capacités de conteur. La justesse du ton, la véracité des personnages ne peuvent que nous toucher et nous parler. Deux nouvelles complètent le récit, perverses variations sur le thème du pacte avec le diable : si le ton semble plus badin dans « Mille Pattes », et suscite l'effroi dans « Le Syndrome de Bahrengenstein », il ne se départit jamais de cette finesse psychologique qui est la marque de fabrique de cette « Comédie inhumaine » dans son ensemble remarquable.