Mis à part le fait que ce récit n'ait rien à faire dans une collection de S-F tant le Fantastique y est diffusé à dose homéopathique, L'odeur de l'or est un récit plutôt accrocheur et bien mené, un polar (pas S-F du tout) très noir et glauque à souhait.
Dans le cadre moite et étouffant de Leticia, petite ville colombienne à la frontière du Brésil, au coeur de l'Amazonie, Gaël Desmonts, de l'agence DO, enquête sur le correspondant local, Antonio Echeverria. De son côté Vicenzio, sous couvert d'expédition scientifique, vient, en compagnie d'une équipe succincte et d'une actrice nymphomane, tourner des snuff movies dans la jungle. Echeverria sera leur guide et ne devra pas revenir… ordre du sicario Luque Locco, des cartels de la drogue, qui veulent exterminer la peuplade des Ayahuascueros consommateurs de yagé.
Là où la vie ne vaut rien, la mort moissonne de toutes ses faux. Les meurtres aussi odieux que gratuits s'enfilent comme un collier de perles. Avec l'aide d'un jeune Indien, du journaliste Salvador Dosmonos et du travesti Amazonas, Desmonts empêchera l'ethnocide mais la magie des Ayahuascueros, gardiens de l'Eldorado, ne sera pas de trop.
Tous les aspects de ce livre rappellent furieusement la feue collection « Gore » à laquelle Christian Vilà avait donné trois romans. Tous les ingrédients d'un « bon » gore sont dans la marmite. Sadisme, meurtres, sexe et violence s'étalent avec un maximum de complaisance tout au long de L'odeur de l'or. Il est préférable aux lecteurs sensibles de s'abstenir. La cruauté et la violence crue, balancée en trois phrases tranchantes, confine au mauvais goût.
Pour afficionados seulement. Tout le monde n'appréciera pas. Vous voilà prévenu.
On notera enfin la très belle illustration de Nicolet, l'un de nos meilleurs spécialistes de l'art glauque et morbide, de circonstance donc, qui est de retour au Fleuve Noir.