Tony BURGESS
ACTES SUD
192pp - 16,80 €
Critique parue en avril 2018 dans Bifrost n° 90
C’est l’histoire d’un homme. Et d’un petit garçon. Pas le sien. Trouvé à l’arrière d’une voiture. Sa mère est morte. Elle n’est pas la seule. Le monde est mort. Ou c’est tout comme. Des morts partout. Même dans l’espace. Un milliard de cadavres envoyés en orbite. Les autres, les encore vivants, n’attendent plus rien, juste de les rejoindre. Et le lecteur avec eux, tellement il en bave. Qu’on l’achève, par pitié !
Voilà le roman de Tony Burgess. Pas Anthony, Tony. Rien à voir. Une succession de phrases courtes. En rafale. Sans queue ni tête. Sans verbe. On s’en fout des verbes. C’est nul les verbes. Rien à branler. C’est court et pourtant ça n’en finit pas. Interminable. La délivrance est là-bas, page 190. Si près et pourtant si loin. Je regarde. Page 33. Je n’en peux plus. Mes yeux saignent. Mes intestins se vident. Je hurle. Mais j’insiste. Des heures. Des jours. Les saisons passent. L’automne. L’hiver. Je regarde à nouveau. Page 33. Putain de merde.
L’auteur s’en fout que tu souffres. Sans doute même qu’il aime ça. Y a qu’à voir ce qu’il fait subir à ses personnages à longueur de chapitres. Énumération sans fin de tortures et de mutilations plus sordides les unes que les autres. Ad nauseam… De la merde ? T’inquiète ! Y aura toujours un éditeur assez con pour parler de « l’imagerie traumatiquement poétique » et du « caractère politique de prémonition » de cette bouse. Y a des coups de pied au cul qui se perdent. Poubelle.