Walter Jon WILLIAMS
J'AI LU
576pp - 19,50 €
Critique parue en janvier 2003 dans Bifrost n° 29
Le plasma, cette énergie d'essence magique capable aussi bien d'assurer l'immortalité que de perforer ou faire léviter des roches, de téléporter ou de communiquer par télépathie, est l'objet de maints trafics tant il est convoité et contrôlé par les autorités.
Suite directe de Plasma, La Guerre du plasma raconte comment Constantin, qui a pu financer le coup d'État de Caraqui grâce au plasma détourné par la Barzakie Ayah, tente de mettre sur pied une Cité nouvelle et radieuse. Exilés chez les voisins, les anciens dirigeants tentent de mettre sur pied une contre-révolution qui profiterait également à la Main d'Argent, l'organisation mafieuse qu'Ayah, nommée chef de la police du plasma, pourchasse sans pitié. Cette jeune femme qui a agi par amour n'a pas l'expérience du pouvoir et de l'autorité. Elle découvre qu'il est difficile de rester intègre quand on entre en politique…
Intrigues de palais, concessions menant à des compromissions, trahisons et coups d'éclats politiques viennent compliquer la trame apparemment simple de ce roman riche en péripéties et actions. On peut reprocher à Williams de se contenter de transposer un peu trop platement notre monde, mais cette initiation progressive et mesurée à la vie politique, quoique simpliste, voire naïve par endroits, est fort bien racontée, avec une intrigue soutenue, des personnages riches et forts, qui parviennent à séduire le lecteur. Le personnage d'Ayah apprend vite : fidèle à ses convictions, il trouve en elle suffisamment de ressources et de volonté pour traverser les méandres du jeu politique.
La Guerre du plasma est un livre plus fouillé que complexe qui, s'il manque peut-être d'ambition, n'en demeure pas moins tout à fait digne d'intérêt (n'était une traduction française déplorable). En cela, il atteint tout à fait ses objectifs.