Laurent GENEFORT
L'ATALANTE
372pp - 19,90 €
Critique parue en avril 2004 dans Bifrost n° 34
Léodor Kovall a été torturé au-delà de l'imaginable. Son corps reconstruit grâce à une assistance medikit, il devient Valrin Hass, mû par une haine inextinguible contre ses tortionnaires. Sa traque l'emmène sur plusieurs planètes et astéroïdes aménagés à la recherche de Jana, la femme sans ongle, qu'un généticien, Xavier Ekhoud, a jadis cloné pour le compte des ennemis de Kovall, la puissante multimondiale KAY. Mais, amoureux d'elle, il a gardé une copie de son ADN, dans l'espoir de la cloner à nouveau. Celui-ci révèle qu'il contient des séquences étrangères, d'origine Vangk.
On retrouve ici des motifs de l'univers que Laurent Genefort construit patiemment au fil de ses romans : les post-humains, présents dès Les Peaux-Epaisses, ainsi que les Portes Vangk permettant de voyager à travers l'espace. Ici, trois d'entre elles, débouchant inexplicablement sur un monde dépourvue de vie, ont permis de trouver un Vangk mort. Mais les luttes pour sa possession ont désactivé la Porte. Les Pèlerins, une branche des Apôtres des Vangk, ont décidé de construire un vaisseau assez puissant pour traverser l'espace jusqu'à Alioculus X2. Jana, contaminée en étudiant le Vangk, est devenue un enjeu dans cette course de vitesse.
Les rebondissements s'enchaînent sans discontinuer et sont dignes d'un space opera classique mais bien maîtrisé. Genefort privilégie l'aventure, ce qui ôte de la profondeur à son roman, malgré des protagonistes plus fouillés que la norme dans ce type de récit — ainsi le personnage de Valrin/Kovall, qui fait l'objet d'une réflexion sur ce qui lui reste d'humanité, à présent que seule sa haine l'anime. D'une lecture agréable et facile, on est assuré de ne jamais s'ennuyer avec ce sympathique roman.