Roland LEHOUCQ, J. Sébastien STEYER
LE BÉLIAL'
256pp - 14,90 €
Critique parue en janvier 2019 dans Bifrost n° 93
Fort du succès de Faire des sciences avec Star Wars de Roland Lehoucq et des dossiers « Scientifiction » dans la revue Bifrost, le Bélial’ se tisse un habit de vulgarisateur de science et lance une nouvelle collection dédiée à la transmission du savoir, « Parallaxe », dotée d’une identité visuelle forte et belle, conçue par Cédric Bucaille. Ainsi, deux fois l’an, Olivier Girard (son fringant éditeur) et Roland Lehoucq (son savant directeur) se lanceront cheveux au vent à l’assaut des ombres de l’ignorance. « Parallaxe », c’est une question de point de vue, celui de la science-fiction sur le monde et de la science sur la fiction. Deux titres en assurent l’ouverture : La Science fait son cinéma de Roland Lehoucq (astrophysicien) et Jean-Sébastien Steyer (paléontologue), et Comment parler à un alien ? de Frédéric Landragin (linguiste). Pour aborder des sujets aussi distincts que la relativité en physique ou l’hypothèse de Sapir-Whorf en linguistique, les deux titres adoptent des approches différentes.
La Science fait son cinéma reprend, avec quelques retouches cosmétiques, quatorze articles publiés précédemment dans Bifrost, et les organise thématiquement pour tisser un lien. Le principe est efficace, les auteurs choisissent un film pour illustrer une thématique dont ils discutent du traitement en regard des connaissances scientifiques actuelles. L’accent est mis sur les disciplines de la physique et de la biologie. Ils y abordent aussi bien les surprises qui attendraient Paul Rudd dans le monde réel lorsqu’il revêt le costume d’Ant Man et les sévices que le trou noir Gargantua réserverait à Matthew McConaughey dans Interstellar , que la crédibilité des espèces extraterrestres en SF, ou les menaces qui pèsent sur les héros hollywoodiens dans l’espace. Le sérieux du fond s’orne d’humour et de bienveillance, même quand ça tape fort, comme sur Prometheus ou Pacific Rim.
[…]
Ces deux ouvrages s’adressent essentiellement aux lecteurs de science-fiction. Les références à des œuvres plus ou moins connues y sont nombreuses, et il est utile de s’y entendre pour apprécier pleinement le propos. Cela étant, les deux titres réussissent magnifiquement l’exercice délicat de la vulgarisation scientifique. Notons enfin que la collection accomplit un pas de titan en traitant de la science-fiction non plus simplement en tant qu’objet, mais aussi en tant que source de savoir. Chapeau !