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Les critiques de Bifrost

La Variable de Berkeley

La Variable de Berkeley

Nicola FANTINI
FLEUVE NOIR
378pp - 18,14 €

Bifrost n° 24

Critique parue en octobre 2001 dans Bifrost n° 24

Des hommes politiques qui tous ont transité par la Clinique, lieu hyper-protégé où les riches viennent trouver une nouvelle jeunesse, voire se font rajeunir le cerveau, sont assassinés. La tueuse, qui apparaît et disparaît comme par magie, semble insaisissable. Ahram Coxie, mercenaire en marge de la société, ex-révolutionnaire doté d'une paire de jambes artificielles, est chargé d'enquêter sur ces meurtres par la police mais aussi par un roi de la pègre, Patron Xavier, qui a pour messager un nain cybernétique plein de ressources. L'autorité, quant à elle, lui flanque entre les pattes Sabi, une jeune femme qui tient à prouver sa valeur.
Dans cet univers déglingué après une guerre chimique, mais très convenu dans les polars de science-fiction, le héros suit plusieurs pistes pour débrouiller une intrigue passablement emmêlée. L'action ne manque pas, le style, nerveux, elliptique (un peu trop parfois) n'a de cesse de proposer au lecteur des rebondissements, qui permettent de définir en pointillé ce futur technologique intégrant OGM, circuits imprimés, nouveaux matériaux, drogues et médicaments miracle, dans un patchwork convaincant quant au rendu mais superficiel dans son absence de recul. Le héros, forcément romantique avec sa stature de baroudeur ombrageux et désabusé, n'échappe pas aux clichés du privé errant dans les bas-fonds de la cité.
Nicola Fantini, qui a obtenu le prix Cosmo 94 pour ce premier roman, est présenté comme appartenant à la lignée de Luca Masali et Valerio Evangelisti. C'est lui tresser un peu vite une couronne de lauriers, même s'il participe au renouveau de la science-fiction italienne. En effet, s'il est difficile de s'ennuyer avec une telle accumulation de péripéties et si les trouvailles science-fictives, au détour d'une page, sont parfois bienvenues, son livre ne s'élève pas au-dessus de la catégorie des ouvrages distrayants qui s'effacent de la mémoire dès la dernière page refermée. Mais enfin, ce n'est déjà pas si mal pour un début.

Claude ECKEN

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