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Les critiques de Bifrost

Le Marteau de Thor

Stéphane PRZYBYLSKI
LE BÉLIAL'
480pp - 20,00 €

Critique parue en janvier 2016 dans Bifrost n° 81

« Tout cela faisait partie d’un plan, orchestré par des êtres venus d’ailleurs qui voulaient le rallier à leur cause. L’impression d’être surveillé en permanence depuis la pyramide maya de Cancuen, neuf mois plus tôt, trouvait soudain un sens… »

Merci aux instances supérieures du Bélial’ d’avoir accédé à notre requête : le tome 2 de la tétralogie « Origines » sort avec trois mois d’avance ! Après une phase d’ouverture menée de main de maître par Stéphane Przybylski dans Le Château des millions d’années, les pièces légères, espions de tous bords, commencent à s’animer, les dangers extraterrestres se dévoilent peu à peu et, tandis que les premiers échanges ont lieu, on perçoit le grondement des pièces lourdes en bordure d’échiquier. L’histoire, dont on prendra soin de ne rien dévoiler, se précise donc au rythme d’aventures endiablées servies par un style clair et encore plus maîtrisé qu’au précédent opus, notamment en ce qui concerne les nombreux sauts temporels auxquels on finit par s’habituer.

« Je vais te crever, espèce de salope nazie ! »

Les « salopes nazies », grosses légumes huileuses (Hitler, Heydrich… Hess !!!) comme petites mains terreuses (et anonymes) sont toujours aussi bien rendues par Stéphane Przybylski, dont l’aptitude à partager ses impressionnantes connaissances historiques n’a pas faibli depuis le premier tome. On aura donc, entre autres, le plaisir de retrouver le fantastique officier SS Friedrich Saxhäuser, laissé pour mort dans le volet précédent, revenu fondamentalement changé par son expérience du troisième type, dégageant un poil de mysticisme qui le place à mi-chemin entre Sheen/Willard et Brando/Kurtz dans l’Apocalypse Now de Coppola. Pas rien. Mais il n’occulte en aucune manière des personnages peu communs, comme Lady Alten ou Mr Lee, qui réservent des surprises plutôt… glaçantes.

« Ils vivent cachés dans des lieux reculés du globe depuis des siècles. L’heure n’est pas encore venue pour eux de se révéler au grand jour… »

Inutile d’insister : on aura compris que la mayonnaise prend bien, si bien qu’on se retrouve en quelques heures au bout du livre, lâché par l’auteur en plein milieu d’un suspense insoutenable. On se prend à attendre fébrilement les grandes manœuvres stratégiques ainsi que le final éclatant que nous réservent sans aucun doute les deux prochains tomes de la tétralogie, tant Le Marteau de Thor confirme la réussite du Château des millions d’années.

« Nous ne sommes pas des êtres miséricordieux. »

Oui, on sait, mais… bon : nous demander d’attendre jusqu’à septembre 2016 pour Le Club Uranium, c’est pas humain… Un petit effort ?

Grégory DRAKE

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