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Les critiques de Bifrost

Les Derniers hommes

Les Derniers hommes

Pierre BORDAGE
J'AI LU
672pp - 9,00 €

Bifrost n° 17

Critique parue en février 2000 dans Bifrost n° 17

Le monde est ravagé, détruit par la folie des hommes exprimée en une guerre mondiale où les armes nucléaires, chimiques mais surtout génétiques, ont tout annihilé, amis et ennemis, civilisations et éco-systèmes. Dans ce futur d'horreur, au sein de cette vaste Europe rendue à une nature dévoyée, les hommes tentent de survivre. Organisés en clans nomades, ils sillonnent les ruines. Le peuple de l'eau est l'un d'eux. Un clan puissant car expert dans la recherche des dernières réserves d'eau non polluée et ayant la mainmise sur les stocks d'hydrocarbures. Puissant aussi car comptant dans ses rangs le jeune Solman, un infirme doué du don de clairvoyance, pouvoir qui lui permet de lire dans les coeurs et fait de lui un juge lors des réunions annuelles inter-claniques. Un pouvoir précieux, certes, mais qui marque Solman comme un paria, lui attire la méfiance des membres de son propre clan. Et voici que, lors de crises aiguës, Solman croit discerner dans l'avenir du monde une ultime apocalypse…

Difficile de juger de la qualité d'un livre quand on n'en a lu qu'un sixième. Toutefois une évidence dans ce premier volet de feuilleton à suivre chez Librio : si Bordage continue de puiser dans les archétypes (héros physiquement diminué mais mentalement supérieur, viol et assassinat des parents, thématique de la différence, etc.), il n'a rien perdu de sa capacité à créer des personnages riches, puissamment humains, vis à vis desquels le sentiment naturel d'identification du lecteur fonctionne à plein. Son style même apparaît plus serré, plus percutant, et si ce premier volet se plie naturellement aux contraintes de mise en place et d'exposition, il est d'une narration nerveuse et efficace.

Bref un début de roman post-catastrophe aux échos « mad-maxiens » qui joue parfaitement le jeu du feuilleton, et dont on attend la suite, sinon avec fébrilité, néanmoins avec une impatience non feinte. À suivre donc.

Olivier GIRARD

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