Stefan WUL
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Critique parue en novembre 1996 dans Bifrost n° 3
« Il leva les yeux vers la main ouverte dont chaque doigt aux proportions de colonne de temple semblait montrer une constellation dans le ciel.
Il entendit alors une voix chuchotée, une voix énorme et voilée, comme articulée par une bouche ayant les proportions de l'espace. Et cette voix disait : Ne crains pas. »
Curieuses rééditions, à 45 Francs le volume écrit très gros, à l'heure où parait l'intégrale de Stefan Wul chez Lefranc. Trois (très) courts romans donc — dont deux parmi les plus célèbres et les plus réussis — de Stefan Wul alias Pierre Pairault, dentiste de son état, l'un des maîtres absolus de la science-fiction francophone des années 50. Ses atouts ? Une écriture imagée, des intrigues astucieuses, une narration spectaculaire et rythmée orchestrant des romans à chute.
Dans Le Temple du passé, les survivants d'un équipage écrasé en terre étrangère tentent par tous les moyens d'échapper à un destin assez atroce, le résultat de leurs tentatives successives réservant bien des surprises au lecteur. Piège sur Zarkass conte quant à lui la mission de deux espions terriens sur une planète luxuriante sous protectorat ennemi. Là encore plusieurs rebondissements valant leur pesant de cacahuètes. La Mort vivante est le plus tardif et le plus faible (de loin…) des trois textes : un ingénieur en biogénique tente la résurrection d'une morte sur une Terre polluée et cauchemardesque. Semble tout droit sorti d'un mauvais rêve inspiré par une réinterprétation assez rapide et lourdingue du mythe de Frankenstein. En seulement cinq ans d'écriture - une activité annexe faute d'être suffisamment rémunérée, Wul avait-il épuisé son inspiration ? Aujourd'hui à la retraite, il n’envisage aucun retour à la science-fiction.